In the streets of Huaraz – Peru

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– Full slide show at the bottom of the page – Diaporama complet en bas de page –

Un virage à droite permet enfin de quitter la route qui s’étirait pendant plus de 3 heures le long de la côte Pacifique. Après s’être extirpé de Lima, le brouillard et la circulation quelque peu chaotique ont animé ce trajet plutôt monotone.

L’asphalte s’élève enfin et le paysage ne cesse d’évoluer : le désert du piedmont Andin laisse sa place à davantage de verticalité et de pentes vertes. Les lacets larges s’enchainent et, avant de franchir le col entre Santa Rosa et Conococha, rien dans le panorama n’indique que l’altitude est si importante, si ce n’est la difficulté à remplir les poumons. 4900m. Un vaste et haut plateau s’étale à nos pieds menant lentement le regard vers les sommets enneigés, encore si loin. Vers la droite c’est la Cordillère Huayhuash, sauvage, haute et qui semble inaccessible. Vers la gauche, la route se dirige vers la vallée de Huaraz, dominée à l’est par la Cordillère Blanche.

At the pass before Conococha - Au col avant Conococha

At the pass before Conococha – Au col avant Conococha

Huaraz est une ville de 120 000 habitants environ, et en soi, ne présente pas de réel intérêt. Néanmoins, Huaraz est connue dans le monde entier. Pour l’amoureux des montagnes c’est un synonyme d’aventure, d’altitude, de sommets blancs ou encore d’alpinisme engagé. Beaucoup la compare à Chamonix, pour sa position (nichée sous la Cordillère Blanche) qui favorise l’accès à ces incroyables montagnes. Cependant la comparaison s’arrête là. En 1970 un terrible tremblement de terre (magnitude de 7,9) a en effet détruit la ville et causé la mort d’environ 70 000 personnes dans la vallée. Aujourd’hui, seule une petite partie de Huaraz est authentique, le reste est moderne, inachevé et peu esthétique.

The only original part of Huaraz - L'unique partie authentique de Huaraz

The only original part of Huaraz – L’unique partie authentique de Huaraz

Pourtant cette ville dégage une ambiance unique et intéressante. C’est en effet un carrefour de nationalités, de cultures et de civilisations. Dans la même rue on peut croiser un touriste curieux qui désire poser son regard sur les sommets enneigés ne serait ce que le temps d’une journée, le trekkeur avertit ou débutant qui va se lancer à l’assaut des sentiers afin d’approcher les glaciers et les lacs d’altitude, un paysan andin qui descend en ville vendre sa marchandise ou s’approvisionner en denrées diverses ou encore un citadin en costume trois pièces se rendant à son bureau. Une telle mixité n’est pas toujours courante dans les villes péruviennes et apporte un réel charme et une certaine richesse à toute la vallée.

Huaraz

A slow day… – Une journée calme…

Huaraz

En semaine les rues sont bondées, incroyablement vivantes et bruyantes. Les motos-taxis vont comme souvent dans tous les sens, des marchands étalent leurs produits sur le trottoir, des cafés et restaurants aux terrasses uniques sont installés un peu partout dans la ville, les hôtels et auberges de jeunesse sont prêts à accueillir une clientèle variée, les magasins de matériel de montagne (dans lesquels ont trouve vraiment de tout à des prix très corrects) jouxtent les agences de trekking et d’alpinisme. Chacun semble se diriger dans une direction différente avec détermination, ce qui apporte à l’ensemble un sentiment de désordre assez esthétique. Je prends un plaisir incroyable à arpenter ces rues, à laisser le regard être attiré par un mouvement, des couleurs, une lumière. Comme souvent, une certaine pudeur me retient et je ne prends finalement que peu de photos. Le marché est à l’image de la ville : un désordre arrangé dans lequel on trouve de tout. Les couleurs, les bruits, l’ambiance sont uniques mais également épuisants.

Fruit market

Fruit market… and more…

Huaraz

Pour échapper à cette effervescence, il est assez facile de rejoindre des sentiers de randonnée qui partent vers les cols et les sommets. Les plus courts se parcourent à la journée, les plus longs… C’est surtout l’altitude qui peut freiner les ardeurs. Si la ville n’est située qu’à un peu plus de 3000 m, les sentiers commencent souvent au dessus de 4000 et les destinations sont encore bien plus hautes. Il faut donc savoir être patient et organisé.

Huaraz

Huaraz

De telles montagnes abritent bien évidemment des falaises hautes et imposantes, mais celles ci sont difficiles d’accès et souvent à des altitudes importantes. Quelques falaises sont équipées non loin de la ville et plusieurs sites de blocs semblent très intéressants, mais c’est un peu plus loin qu’on retrouve de vraies belles choses accessibles facilement : la paroi d’Antacocha (environ une heure de Huaraz) et surtout Hatun Machay (encore un peu plus loin).

Panoramic view from the summit

Panoramic view from the summit

La falaise qui surplombe le lac d’Antacocha (4000 m) propose plusieurs voies correctement équipées de 4 ou 5 longueurs. Le rocher est bon bien que particulier, mais c’est surtout le panorama sur la Cordillère Blanche qui rend l’endroit extraordinaire. Un coucher de soleil peut facilement être magique depuis ce véritable nid d’aigle. Que le calme est appréciable après quelques jours à Huaraz !

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After a nice climb – Après une belle escalade

Sunset from the Antococha Lake - Coucher de soleil depuis le lac d'Antacocha

Sunset from the Antococha Lake – Coucher de soleil depuis le lac d’Antacocha

Hatun Machay est un véritable bosquet de formations rocheuses. De gros blocs semblent avoir été plantés dans la terre, sur un plateau verdoyant à 4200 m d’altitude. Le granite est excellent et les voies variées et nombreuses. On pourrait rester assis dans l’herbe à contempler le jeu des nuages dans le ciel, l’évolution de la lumière du soleil sur le rocher ou simplement apprécier d’être là. La verticalité offerte est cependant un joli défi que le grimpeur ne peut s’empêcher de relever.

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Rappelling a nice route

La pause, s’est pour plus tard, lorsque le corps, les doigts, les bras disent stop les uns après les autres. Cependant, ces derniers mois, des discordes entre communautés ont rendus l’accès à ce petit coin de paradis plus complexe. Est il encore possible de grimper à Hatun aujourd’hui ? On a parlé de voies déséquipées ou encore de refuge brulé… Il faudra y remonter pour vérifier. Et dans le cas le plus extrême ou le rocher serait à nouveau nu de toute ferraille (ce qui serait un dommage important pour la communauté des grimpeurs), le seul fait de parcourir cette partie de la Cordillère Noire assurerait déjà un lot de consolation de qualité.

Overlook of this awesome place - Vue d'ensemble de cet endroit incroyable

Overlook of this awesome place – Vue d’ensemble de cet endroit incroyable

***Davantage de photos ci dessous***

– Diaporama complet en bas de page –



English :

A right turn puts an end to the last 3 hours spent on this long stretch along the Pacific Ocean. After leaving Lima, fog and a chaotic traffic were the only distractions on this boring itinerary. The road finally steepens and the landscape is constantly evolving: the coastal desert is slowly transforming into something greener and more vertical. The only pass, between Santa Rosa and Conococha, is getting closer, switchbacks after switchbacks, and nothing in the landscape seems to indicate that the altitude is already that high, except maybe the difficulty to breath properly. 4900 m (16070 feet). A large plateau is spread out below, pointing at snowy mountains, still pretty far. On the right it is the Cordillera Huayhuash, wild, high and steep. On the left, the road is slowly going down toward Huaraz in a wide valley dominated by the Cordillera Blanca.

Plaza de Arma - Place centrale

Plaza de Arma – Place centrale

Huaraz is about 120 000 inhabitants and, by itself, is of little interest. Yet Huaraz is well known worldwide. For the mountain lover it is a synonym of adventure, altitude, white summits or committed mountaineering. It is often compared to Chamonix in the Alps because of its incredible position (right under the mountains) allowing a quick and easy access to the mountains, but the comparison stops there. In 1970, a terrible earthquake (7.9 of magnitude) destroyed most of the town and killed about 70 000 people from the valley.

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Today, only a very small part of Huaraz is authentic while the rest is more modern, unfinished and shows little estheticism. However this town expresses a pretty unique atmosphere, mixing nationalities, cultures and civilizations. In the same street, one can run into a tourist whiling to have a look at those snowy mountains, a trekker, beginner or experienced, ready to hike up those trails in order to get closer to the glaciers and lakes, an Andean farmer coming into town to sell or buy some goods or just someone on his way to the office. All the Peruvian cities are not showing such diversity and here, it definitely brings a kind of cultural wealth.

Huaraz

Huaraz

During the week, streets are crowded, incredibly vivid and noisy. Moto-taxis’ traffic is chaotic as usual; merchants are showcasing their products on the sidewalk; cafés and restaurants are scattered across the city advertising for their great terrasses; hotels and hostels are ready to welcome all kind of tourists; mountain gear shops (you can buy or rent whatever you need for a decent price) and trekking or mountaineering agencies are near each other’s. In this crowd, each one seems determined to follow a unique direction, giving an intense feeling of disorder that looks finally pretty esthetic. I really enjoy getting lost in those streets and being part of this mob. As usual, I’m being shy behind my camera and I finally take just a handful of pictures. The market follows the same rules than the city: a kind of organized mess where you can find a bit of everything. Colors, noises, atmosphere here, are unique but exhausting as well.

Huaraz

Huaraz

To escape the modern world it is fairly easy to reach the trailheads to hike toward lakes, passes or summits. The shorter ones are day hikes. The main issue there will be altitude. The city is already at 3000 m (10,000 ft) and the trailheads are often above 4000 m (13,120 ft). Therefore it is important to be patient and organized.

View toward the Cordillera Huayhuash - Vue vers la Cordillère Huayhuash

View toward the South of the Cordillera Blanca – Vue vers le sud de la Cordillère Blanche

It is possible to find amazing big walls and impressive cliffs in those mountains but their access is often difficult and altitude would be an issue there too. A few spots are bolted near Huaraz and bouldering is possible as well. But a tiny bit further it is possible to find some interesting climbs: Antacocha (about one hour from Huaraz) and Hatun Machay (a bit further).

Cordillera Blanca from Antacocha cliff - La Cordillère Blanche depuis la falaise d'Antacocha

Cordillera Blanca from Antacocha cliff – La Cordillère Blanche depuis la falaise d’Antacocha

The cliff above the Antacocha lake (4000 m – 13,120 ft) offers a couple of multi pitches routes (4 to 5 pitches). The strange rock is generally good, but here, the best part is definitely the view on the Cordillera Blanca. A sunset can easily be magic from this eagle’s nest… and after a couple of days in Huaraz, the silence here feels amazing!

Sunset from Antacocha Lake - Coucher de soleil depuis le lac d'Antacocha

Sunset from Antacocha Lake – Coucher de soleil depuis le lac d’Antacocha

Hatun Machay is a real rocky forest. Huge boulders seem to have been thrown down into the ground, on a green plateau, high on the mountains (4200 m – 13,800 ft). The granite here is excellent and the numerous routes offer a wide variety of climbing. The place is that great that it would be just nice to sit in the grass and look at the clouds or to enjoy the evolution of the sunlight on the rocks. But the verticality is right here, offering a challenge to the climber in us. It will be time for a break only when body, arms and fingers will scream stop.

Hatun Machay

However, during those last months, access to Hatun Machay could have started to be more complex due to disagreement between communities. Is it still possible to climb there? I’ve heard people talking about removed bolts or even a burned down refuge… It seems necessary to go back there to figure that out, and even if it is not possible to climb anymore (which would be really bad for the climbing community), going for a drive in the Cordillera Negra could never be a bad thing.

Great rock and nice scenery - Superbe rocher et paysage splendide

Great rock and nice scenery – Superbe rocher et paysage splendide

 

 

 

oliclimb@yahoo.com

One Response to “In the streets of Huaraz – Peru

  • Gerard Jacques Odot
    7 years ago

    que de superlatifs on pourrait ecrire,je n’en dirai qu’un seul …..eblouissant!

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