San Pedro de Atacama – Fiambala (Argentina)
Fiambala, Argentine, Hotel JR, 1700 m
Quitter San Pedro c’est quitter un endroit aménagé pour le touriste : bars et restaurants en tous genres, hôtels calmes et ombragés, vue sympathique sur les environs, plusieurs attractions proches, agences de tourisme… Il y en a pour tous les goûts, mais finalement c’est un monde un peu artificiel en parallèle avec la vie locale.
Pour aller vers l’Argentine, il existe deux possibilités dont une en dehors des circuits touristiques et qui permet de revenir en altitude sur l’Altiplano.
La route, monotone et excellente dans un premier temps s’élève doucement en passant par de sympathiques petits villages, ou à proximité du radio télescope géant de l’ALMA. D’un coup, ce sont à nouveau les volcans qui forment le paysage, abritant quelques lacs.
Il y a encore un ou deux rares minibus de touristes. Passé l’altitude de 4000m, c’est une solitude délicieuse qui nous accueille, ainsi que les classiques flamants roses et vigognes.
La lumière du soleil jouera toute la soirée sur le Salar de Talar pour offrir un spectacle unique. Ce Salar marque le retour en altitude sur l’altiplano. Point de route, mais une piste très bonne.
Il n’y a plus personne, et pourtant la piste fille vers l’Argentine. Le paysage devient tellement vaste qu’on se sent petit, loin de tout. Au milieu d’une ligne droite, sur un vaste plateau, un panneau indique que nous sommes en Argentine. Irréel.
Le poste frontière est un complexe moderne, sorti de nul part, au milieu du désert d’Atacama, à plus de 4h de San Pedro et à encore 2-3 h de la première petite ville Argentine. Un petit détour est nécessaire pour remplir le réservoir afin d’effectuer la traversée vers la ville d’Antofagasta de la Sierra. Cette ville semble quasi inconnue à la frontière…
Personne n’en a entendu parlé et tout le monde pense que nous parlons d’Antofagasta, au Chili, sur la côte. Qui a finalement entendu parlé d’Antofagasta de la Sierra en Argentine ? Même sur internet les renseignements sont rares. Pour nous c’est une petite ville sur notre route, indiquée par le GPS…
En montant, le paysage évolue et devient sublime. Le vent a littéralement tondu cet environnement volcanique. Quelques herbes jaunes, parfois vertes, viennent apporter une touche de couleur riche dans ce monde de gris, de rouges, d’ocres. Les orages assombrissent le tout et laissent parfois passer quelques faisceaux lumineux. La piste est bonne car il y a une mine de lithium à côté d’un Salar.
Entre cette mine et Antofagasta de la Sierra, il reste 80 km d’une piste très peu empruntée (je tablerai sur quelques véhicules tous les mois) et en très mauvais état. Mais c’est aussi à partir de là que le paysage devient simplement fantastique, d’une beauté toujours vaste et incroyable. À gauche ce sont des blocs de rochers en tout point semblables aux Rochers de Dali du Lipez qui forment un ensemble tout aussi surréaliste mais bien plus vaste et plus riche, à droite, des volcans tous plus beaux les uns que les autres. Le Galan domine le tout à l’est, et l’Antofalla, encore plus haut, fait de même à l’ouest.
Et Antofagasta de la Sierra, délicieuse petite bourgade à 4h de route de Belen, la première ville, est blottie au creux de cette vallée. L’environnement volcanique est absolument sublime ! Il semblerait que la ville attende toujours ses touristes, des quartiers entiers semblent abandonnés, et lorsque nous parlons avec les locaux, ils ne comprennent pas pourquoi si peu de personnes viennent…
La richesse de l’endroit dépasse de loin certains parcs nationaux : salars, lacs d’altitudes, flamants roses en nombre, faune variée et riche, volcans, sommets de plus de 6000m, coulées de lave, bains chauds, … Pour nous c’est un coup de foudre. Nous pourrions passer des vacances entières ici. Plus loin c’est le petit village d’El Piñon qui nous accueille et là aussi le discours est le même. Pourquoi personne ne vient il visiter de telles merveilles ?
El Piñon c’est un autre coup de cœur : électricité de 17h à 21h uniquement, des petits restaurants qui sont en fait de petites maisons familiales qui ouvrent leur salle à manger pour déguster le plat du jour, quelques empenadas ou une assiette de locro (soupe de citrouille, maïs et viande).
C’est aussi le week-end de la fête du village, qui doit commencer à 20h le samedi soir… À 21h30, rien ne semble encore prêt… Un championnat de foot à lieu : le terrain est en pente, le vent souffle fort et joue avec la balle, la poussière est partout, un chien passe son temps à traverser entre les joueurs, et les montagnes, fraîchement enneigées après l’orage de la veille, dominent le tout.
Nous partons presque à regrets, pour descendre vers Belen, 1400 m d’altitude. En bas, dans la vallée, on ne se sent plus dans les Andes, mais plutôt dans l’Italie ou l’Espagne des années 80. Les jeunes en Vespa ou sur de petites motos sans casques sont partout. Les vignes, les oliviers, la chaleur (40 degré…), un vent chaud du sud, des chevaux traversent régulièrement la route… Voilà la petite ville de Tinofagasta, puis Fiambala ou nous resterons un certain temps. Nous avons atteint le point de retour de notre voyage, il faut maintenant profiter des montagnes environnantes…
English :
Fiambala, Argentina, Hotel JR, 5600′ high :
Leaving San Pedro is leaving a comfortable place, made for tourists : bars and restaurants of all kind, quiet hotels, nice view, some interesting attractions around town, tourists agencies a bit everywhere… There is something for everybody there but finally it is a bit of an artificial bubble that doesn’t cross local’s life.
To reach Argentina there is two possibilities and one of them, that goes back on the Altiplano, seems to be outside of the tourist loop. The excellent road goes up slowly and crosses some interesting villages, or goes by the giant radio telescope ALMA. Then, volcanoes are around and some rare mini bus with tourists are exploring a couple of wonderful lakes.
Above 13100′, we are tasting a delightful loneliness again, surrounded only by flamingos and vicuñas. The light is changing the scenery on the Salar de Talar all evening long. We are back in altitude on the altiplano !
A very good dirt road is going toward Argentina and there is nobody else on it. The landscape starts to be so wide that we just feel so little and so far from everything. After a long straight line, a sign in the middle of the road indicates that we are in Argentina.
A bit later, the border office is a very modern complex, literally coming from nowhere, 4 hours from San Pedro in Chile, 2 or 3 hours from the next town in Argentina, just lost in the middle of the Atacama Desert. After a little detour to fill up our gas tank, we can hit back the road toward Antofagasta de la Sierra. At the border, nobody seems to know this town and everybody thinks that we are talking about Antofagasta in Chile, on the pacific coast. Who finally knows Antofagasta de la Sierra in Argentina ? Even on Internet it is hard to find informations. For us it is just a point on the GPS, right on our road…
Going up in the mountains, the landscape is changing again and become incredible. The wind has literally mown this volcanic environment. Some yellow grass, some others green, are brining a rich touch of color in this grey and dark red world. The dirt road is excellent because of a lithium mine near a Salar. Between this mine and Antofagasta de la Sierra, it is 50 more miles of very bad, barely used (no more than few vehicle per month), and unmaintained tracks. But it is as well the beginning of some of the most incredible scenery : the landscape is just fantastic and so wide !
On the left, some rocks are looking like the Dali Boulders in the south Lipez (Bolivia), but wider and richer, on the right volcanoes are stunning. The Galan is the highest mountain on the east side, on the west side it is the Antofalla. And Antofagasta de la Sierra is there, sheltered at the bottom of the valley, 4 hours from the first town (Belen). The volcanic area is absolutely sublime ! It looks like this town is still waiting for its tourists : some blocks seem totally abandoned, and after talking with some people it appears that they don’t understand why nobody is coming here. This place is definitely richer than a lot of national parks : pink flamingos, Salars, altitude lakes, rich and diverse fauna, volcanoes, high mountains, lava flow, hot springs,… We are just falling in love with this place.
A little bit further, there is the village of El Piñon and people are saying the same thing. Why is there no more tourists around here ? An we are falling in love with El Piñon too : electricity from 5pm to 9 pm, small restaurants that are actually family houses opening their door to let you come in for some empanadas or a plate of locro (pumpkin soup with corn and meat). There is a soccer tournament this week end : the field is sloppy, wind is blowing hard and playing with the ball, dust is everywhere, a dog is crossing the field again and again, and snowy mountains are on the background.
We are finally leaving this welcoming and incredible place to reach Belen, 4500′ only. At the bottom of the valley, it doesn’t feel like Andes anymore, but more like Italy or Spain in the 80’s. Shirtless teenagers on Vespas or small motorcycle without helmet, vineyard, olive trees, heat (90 F), a warm wind from the south, horses are crossing the road… Then it is Tinofagasta, a nice small town, and finally Fiambala where we will stay for a little while. We reached the U-turn point of our trip, but we will enjoy the surrounding mountains before heading back…
de la poesie pour les yeux ….