Souvenirs, Part 4 – October 2012 – Absaroka Wilderness, MT, USA

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Full slide show – Diaporama complet :


” Le monde sauvage n’est pas un luxe, mais une nécessité de l’esprit humain, aussi vitale pour nos vies que l’eau et le bon pain. Une civilisation qui détruit le peu qui lui reste de sauvage, du rare, de l’originel, se coupe de ses origines et trahit le principe même de la civilisation.” 
Edward Abbey, Desert Solitaire

Absaroka. Sur l’autoroute I 90, dans le sud du Montana, c’est un panneau sur le côté droit. Une signalisation touristique qui attire l’œil durant un road trip, qui rappelle qu’autour du long ruban de bitume il y a un paysage qui mérite un peu d’attention. Paysage qui mériterait peut-être même qu’on change d’itinéraire pour s’y aventurer, qu’on accepte de « perdre » un peu de temps pour gagner quelques souvenirs. C’est le genre de panneau qui souvent est rapidement oublié. 

Absaroka c’est aussi un nom qui fait référence au Shérif Longmire, héros de la série écrite par Craig Johnson. Le personnage principal de cette série (Walt Longmire) évolue dans une ville imaginaire (Durant), mais Johnson mêle ou détourne des lieux connus afin d’apporter un certain réalisme : Walt Longmire n’est autre que le shérif du comté d’Absaroka. 

Les monts Absarokas sont en fait une petite chaîne de montagnes appartenant aux Rocheuses et s’étendent du Wyoming au Montana à l’est du célèbre parc national de Yellowstone. Une partie de cette zone est classée « Wilderness area » (zone de nature sauvage), c’est-à-dire que l’impact humain sur cet endroit devrait être extrêmement limité (pas de véhicules motorisés, activités humaines limitées aux études scientifiques…). La réalité est, hélas, parfois différente…

Les parcs nationaux américains sont splendides, célèbres pour la plupart, et permettent de préserver durablement une zone contre toute forme d’agression humaine… si ce n’est le tourisme. Il est toujours possible de s’aventurer plus loin, plus profondément, ou hors saisons (comme lors des années précédentes), pour retrouver une nature plus sauvage dans ces parcs. Cependant, en regardant une carte des massifs montagneux américains, il apparait rapidement que la majeure partie de ces montagnes, comme les Monts Absarokas, est en dehors des parcs nationaux et des endroits splendides restent bien souvent méconnus… et c’est tant mieux !

En octobre, il est possible de s’enfoncer dans les Monts Absarokas et ainsi de s’assurer une véritable retraite solitaire, loin de la foule, d’éprouver une solitude incontournable et surtout d’apprécier une toundra d’altitude assez unique qui offre des paysages remarquables. 

Une carte, un livre, peu de ressources sur internet. C’est parfait. 

Octobre 2012. Bozeman.

Des provisions, du gaz pour mon réchaud, un permis de pêche d’une semaine et je quitte la superbe ville de Bozeman (Montana) pour rejoindre un emplacement de camping et le départ du sentier. D’un coup je suis incroyablement seul, au bord de ce joli torrent (Boulder River). La voiture restera là pendant 5 ou 6 jours. 

“Et dans la forêt je pars, pour perdre mon esprit et retrouver mon âme.” – John Muir

Dans les National Forest, les infrastructures n’ont pas les mêmes moyens que dans les parcs nationaux. Aussi, les sentiers sont moins marqués et encore moins balisés. Il n’y a que de rares panneaux et il est nécessaire de savoir s’orienter rapidement, encore plus lorsqu’on est seul. Comme à Glacier National Park l’année passée (voir …), j’entre à nouveau dans le domaine des chèvres des montagnes, des ours noirs et des grizzlis. La zone étant particulièrement reculée, je suis cette fois équipé d’un spray au poivre attaché à la ceinture, au cas où. 

Le sac est lourd car j’ai choisi de ne pas lésiner sur le matériel : trépied photo, petit équipement de pêche à la mouche, nourriture pour 6 jours placée dans le Bear canister, une sorte de petit tonneau en plastique incassable que l’ours ne peut pas ouvrir et qui permet de sécuriser tout ce qui a une odeur assez loin de la tente durant la nuit.
Le sentier s’élève au milieu de peupliers faux trembles dorés (aspens) et de conifères. Le corps manque d’entrainement et le poids du sac n’arrange rien, mais seul, avancer devient rapidement un automatisme. L’esprit vagabonde, l’air est frais, mais plus haut le soleil brille généreusement. Vers 2850 m la forêt fait place à cette incroyable toundra d’altitude et la vue se dégage. Le soleil est déjà froid : c’est probablement l’effet de l’altitude. Je m’assois sur un rocher au niveau de Horseshoe Lake (le lac en fer à cheval), premier lac de ce plateau dont je souhaite faite le tour en quelques jours. Il est plaisant de se débarrasser des repères classiques, de ne plus avoir besoin de regarder sa montre, de se laisser imprégner par le silence et la beauté de l’endroit. Seul en montagne, on suit son propre rythme, on se laisse guider par son souffle, on s’arrête lorsqu’on en a envie. La longueur de l’étape n’a pas vraiment d’importance mais j’aime bien me retrouver prêt d’un lac ou d’une belle rivière le soir. Cela offre en général un motif élégant à photographier, surtout au coucher ou au lever du soleil, mais cela me permet aussi d’y tremper mes mouches artificielles et parfois de faire monter une belle truite. Quelques arbres à proximité sont toujours un plus, pour pouvoir y faire sécher un vêtement, y accrocher un sac, bénéficier de l’ombre qu’ils procurent. Ou parce que simplement, comme le dit Erri de Luca :


“Les arbres de montagne écrivent dans l’air des histoires qui se lisent quand on est allongé dessous.”

Horseshoe Lake

La première étape sera la plus longue. Ça n’est pas vraiment l’idéal d’un point de vue physique, puisque le corps n’est pas encore habitué à l’effort, mais ainsi je suis rapidement en altitude et je peux profiter du paysage que je suis venu chercher : lacs, montagnes et vue dégagée. 
La tente est rapidement plantée, le bivouac est installé, et, comme un môme, je cours dans tous les sens, à la recherche du meilleur endroit pour commencer à taquiner le poisson, ou à placer mon trépied dans l’attente de la fin de l’après-midi. Il y a tellement de merveilles à découvrir dans ce petit espace. Chaque pas effectué offre une perspective nouvelle. 
Comme souvent, après un coucher de soleil mémorable, le sommeil sera profond et réparateur. 

1st bivouac near Rainbow Lakes

C’est une douce lumière qui me réveille. Il a gelé dehors et l’herbe est blanche. Paresseusement, j’aime ouvrir la porte de ma tente et admirer le paysage, blotti chaudement dans mon duvet. Je n’avais pas prévu les étapes de mon itinéraire afin d’offrir une certaine souplesse dans l’organisation de mes journées. Aussi mon regard est de plus en plus attiré par ce joli sommet arrondi en face de moi, de l’autre côté du lac. Sur la carte je l’identifie comme étant le Mount Douglas à presque 3500 m. Il n’y a pas de sentier, mais il ne semble pas y avoir de difficulté à en effectuer son ascension. 

« Les montagnes m’appellent et je dois y aller »  John Muir

 La tente et le gros du matériel restent sur place, alors qu’un sac fortement réduit vient se poser sur mes épaules. Le plateau est vite traversé, un petit lac est dépassé, puis la pente s’élève progressivement. Une splendide chèvre des montagnes, blanche, me surplombe, intriguée, avant de s’enfuir. Je suis désolé de l’avoir perturbé.
Contourner une petite barre rocheuse par la droite, revenir, attaquer ce gros pierrier. Pas la moindre sente, pas le moindre cairn… impression de cheminer dans un autre monde. Sommet. Pause. Vue à 360 degrés. 

Mount Douglas above Rainbow Lake

J’aimerai rester là plus longtemps. Peut-être est-il possible d’aller sur cet autre sommet en face, vers l’est ? De splendides nuages embellissent le ciel et accompagnent ma descente. Le bivouac, totalement séché par le soleil, est vite chargé et la direction de Owl Lake (le lac de la chouette) est prise. La fine sente me fait déambuler à travers ce plateau d’herbes jaunies. Les lacs se suivent. Il n’y a pas la moindre trace de vie ; cette solitude est enivrante. 

Owl Lake. Répéter les gestes, rapidement redevenus des réflexes. 
Une belle truite arc en ciel viendra animer ma soirée. Elle sera la seule. Par peur d’attirer des ursidés, je la laisserai rejoindre les eaux profondes et sombres. J’ai de toute façon assez de nourriture, et, chaque bouchée consommée allège finalement mon sac. J’aimerai que la soirée s’éternise, que le temps s’arrête lorsque le soleil se couche et que le ciel se colore. Après quelques jours en montagne le corps prend un rythme propre, les efforts semblent passer tellement vite. Quelques pygargues à tête blanche (oiseau symbole des USA) volent à proximité des lacs. J’aimerais croiser quelques plantigrades mais je dois me contenter de repérer leurs nombreuses traces. Peut-être est-ce mieux ainsi. 

Owl Lake

Monter, descendre. Un lac. Répéter. 
L’appareil photo est attaché à la ceinture, il est facile de le saisir et de mitrailler. Pourtant, comme souvent, les clichés qui témoignent de la réalité sont peu nombreux. Le soir, les nuages s’assombrissent et s’épaississent. Ils défilent plus rapidement dans le ciel au-dessus de Pentad Lake. Mon désir de la veille semble avoir été exhaussé : le coucher de soleil semble ne plus s’arrêter. Il n’est pas des plus coloré, mais le spectacle n’en est pas moins déplaisant. Bercé par le large ruisseau, je me laisse happer par un sommeil profond. 

Au matin le bruit de l’eau qui s’écoule semble atténué, comme si une couche d’ouate légère était venue isoler mon univers. C’est presque le cas puisque je m’aperçois rapidement qu’il a neigé… et que cela continue. Je suis obligé de revoir mon petit projet à la baisse et il me faudra commencer à descendre vers la voiture dès aujourd’hui, soit un peu plus tôt que prévu. La montée vers le col de Columbine est austère dans ces conditions. Je voulais aller visiter les sommets de part et d’autre de ce passage, mais cela sera pour une autre fois. Cette ambiance plus hostile n’est pas déplaisante. Il y a toujours un brin d’anxiété lorsque le sac est prêt et qu’on se lance tête baissée dans des conditions qu’on peut qualifier d’inconfortables. Pourtant il faut bien reconnaitre ce petit brin d’excitation qui permet de sublimer le moment et d’en retirer un plaisir certain. Oui, il est bon de marcher sans pouvoir apprécier le paysage, d’avancer parce qu’on est obligé, parce que la seule issue c’est celle du refuge. 

« Dans chaque marche dans la nature, on reçoit beaucoup plus que l’on ne cherche. » — John Muir

Le bruit de mes pas est étouffé. La lumière est douce et m’accompagne dans ma descente vers la forêt. Celle-ci m’offre un semblant de rempart face à la neige qui continue de tomber. Le tronc d’un pin a été marqué par un ours, dernière trace d’un monde sauvage dont je m’éloigne à mesure que je me rapproche de mon véhicule, concluant par la même occasion ces 4 jours de solitude. 


Livres :
Little BirdCraig Johnson

Books :
The Cold DishCraig Johnson


English

“Wilderness is not a luxury but a necessity of the human spirit, and as vital to our lives as water and good bread. A civilization which destroys what little remains of the wild, the spare, the original, is cutting itself off from its origins and betraying the principle of civilization itself.” 
― Edward Abbey, Desert Solitaire

Absaroka. On the I 90, South Montana, it is a simple road sign on the right. A simple touristic sign trying to attract the driver’s attention during a road trip, trying to convince the curious mind that there is a something that deserves a little attention outside of the interstate’s long ribbon of asphalt. A spectacular landscape that would probably deserve a little detour in order to appreciate it, a new place that would add some precious memories in exchange of a bit of our time. Sadly, this is the kind of sign we often tend to quickly forget. 

Absaroka could also refer to Walt Longmire, the main character of the books written by Craig Johnson. In those books, Walt Longmire is the sheriff of the imaginary county of Absaroka. 

Absaroka is actually a subrange of the Rocky Mountains, stretching across Montana and Wyoming, forming the eastern boundary of the famous Yellowstone National Park. A large part of this range is a protected Wilderness area (Absaroka Beartooth), meaning the human impact should remain extremely low: “man himself is a visitor who does not remain”. Reality is sometimes different…

The American National Parks are all stunning and wonderful, famous for most, and offer the best protection against all kind of human aggression (no mining, …) except maybe the intense tourism. It is always possible to venture a bit further, a bit deeper, or off seasons (like I did the past years), in order to find a wilder nature in those areas. However, looking at a map of the US mountains, it is obvious that most of those mountains are not part of the National Parks… Therefore, a lot of great and beautiful places (like the Absaroka) are often unknown… and that is for the best!

In October, it is possible (weather depending of course…) to hike deep in the Absaroka in order to experience a real retreat and some expected solitude while enjoying a rather unique altitude tundra and the rich landscapes it offers. 

A map, a book, very little data on the internet. Perfect.

October 2012. Bozeman

Food, gas for my stove, a fishing license for a week and I’m leaving the awesome town of Bozeman to reach the trailhead and a little campsite. Suddenly I end up incredibly alone at this quiet campsite, along this nice creek (Boulder River). The car will remain here for the next 5-6 days. 

And into the forest I go, to lose my mind and find my soul” — John Muir

National Forest management is not comparable to National Parks; therefore, trails are less marked and less maintained. Signs are scarce and good orientation skills are a must, especially when hiking solo. Like in Glacier National Park (read…) the past year, I’m entering again the garden of mountains goats, black bears and grizzlies. The area being especially remote, this time I’m carrying a bear pepper spray, just in case.

The backpack is heavy because I decided to carry some extra gear : photo tripod, fly fishing gear, food for 6 days in a bear canister (looks like a little barrel that cannot be open by a bear and in which you put everything that has a smell, far from your tent, during the night)
The trail gradually rises in the middle of a golden aspen groove sprinkled with conifers. The whole body lacks training and the weight of the backpack doesn’t help. The mind wanders and the air is fresh despite the shining sun. Around 2850 m (9300’) the altitude tundra appears, leaving the forest behind, and the scenery immediately widens. It is still early in the afternoon, but the sun is already cold. It is probably due to the altitude. I’m sitting for a little bit on a rock near Horseshoe lake, the first of many lakes on this wide plateau I will loop around during the next days. It is very satisfying to leave the classic habits behind, to not feel the need to constantly look at my watch, to slowly absorb the silence and the beauty of the place. Alone in the mountains, we just have to follow our own rhythm, to let our breath be the guide, to stop whenever we want. The length of the stage doesn’t really matter but I really appreciate setting my tent near a river or a lake at the end of the day. It is not only an interesting feature to photography at sunset or at dawn, it allows the fisherman I am to cast a fly in the calm waters with the hope of bringing a nice trout as well. A couple of trees around are always welcome to hang a wet piece of clothing, a bag, or enjoy the shade they could offer. Or maybe it is for another reason, as described by Erri de Luca:

Mountain trees write stories in the air that can be read only when you’re lying under them.”

The first stage is the longest. It is not really ideal as it puts more efforts on the unprepared body, but it is the only way to quickly reach the landscape I was looking for: lakes, mountains and wide scenery. 
My tent is quickly set up for this first bivouac, and like a kid, I’m running around, looking for the best fishing spot or already setting my tripod for tonight’s sunset. There are so many treasures in such a small space and every step in this new universe brings a new perspective. As usual, after a stunning and memorable sunset, the sleep is deep and restful.

Sunset over one of the Rainbow lakes

On the morning, a soft light slowly awakens body and mind. It has been cold outside as the grass is still white and frozen. Lazily, I like to open the tent’s door and admire the landscape still nested in my down sleeping bag. I hadn’t divided this itinerary into stages, and I feel very free to venture around. My eyes are more and more attracted by this very nice and round summit on the other side of the lake: on the map it looks like it is Mount Douglas (11 500’). There is no trail, but its ascent seems doable. 

“The mountains are calling and I must go.” — John Muir

My tent and most of the gear will wait here and I will carry only the bare minimum in a light backpack. The plateau is quickly crossed, and after a little lake the slope starts to steepen. A splendid white mountain goat is overlooking at me from a little cliff before quickly disappearing. 
A little detour because of a cliff, a boulder field… Not even a faint trail, not a single cairn… it feels like hiking in a different world. Summit, break, 360 view.

Crossing the plateau, on the way to Mount Douglas

I would like to stay here for a bit longer. Maybe it is possible to reach this other summit, right there, a bit further eastward? Going down, some fluffy clouds are keeping me company. My equipment is completely dry and quickly organized in my backpack before heading toward Owl Lake. The tiny trail wanders through the yellow grass of the plateau, along lakes. Nothing else seems to be alive. This solitude is thrilling. 

Owl Lake. The same gestures, almost reflexes, are repeated. A very nice rainbow trout is breaking the silence of the afternoon. A bit scared by the risk of attracting bears, I release her in the dark waters. I have enough food anyway and every single bite lighten my bag. I wish this evening could be endless, time could stop while the sun slowly sets and the sky is turning on.
After a couple of days in the mountains the body follows its own rhythm and time seems to follow a different scale. Bald Eagles are flying around the lakes and I would love to see some plantigrades but for now I need to enjoy the many tracks I’m spotting on the ground. Maybe it is better that way. 

Fat trout at Owl Lake

Up, down. A lake. Repeat. 
My camera is strapped on my backpack’s belt, ready to be used and shoot. But, as often, the best photos are the one that have not been taken. On the evening, clouds are darker and thicker. They run faster in the sky. Yesterday’s wish is fulfilled: tonight’s sunset lasts forever. It is not the most colorful one, but the show is very much enjoyable. Listening to the nearby creek, I let myself sink into a deep sleep.

Pentad Lake

The next morning, the sound of the running water seems muffled as if my whole world has been rolled in a light layer of cotton wool. It is actually almost the case: the ground is covered with some fresh snow… and it keeps snowing! I will have to adapt my hiking project and start heading toward the valley and the car. Reaching Columbine pass under the snow is pretty dramatic. I originally wanted to visit the surrounding summits, but it will have to wait another trip. I slowly start to enjoy this more hostile environment. There is always a bit of anxiety when jumping, head down, into something uncomfortable, but it brings, as well, a certain level of excitation that could definitely lead to joy and happiness. Yes, it feels sometimes good to hike up without being able to appreciate the surrounding, to move because we simply have to, because the only reasonable exit is the one offered by the refuge ahead. 

“In every walk with Nature one receives far more than he seeks.” — John Muir

The sound of my steps is muffled. A soft light gently pushes me down toward the woods. Those are offering a little shelter against the falling snow. On the trail, a pine tree has been marked by a bear, ultimate sign of the wilderness I’m slowly leaving, bringing an end to those 4 days of solitude.


Full slideshow – Diaporama complet :

oliclimb@yahoo.com

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