Trekking in Peru : Cordillera Huayhuash – Part I


** For english scroll down**

Suivez-moi sur Geo Blogs de Voyageurs

– Full slide show at the bottom of the page – Diaporama complet en bas de page –

En 1985, Joe Simpson, alpiniste britannique, vivait un des moments les plus incroyables de l’histoire de l’alpinisme sur les pentes du Siula Grande : après avoir effectué la première ascension de la face ouest de ce sommet, il tombait dans une crevasse et se brisait les deux jambes. Son compagnon, Simon Yates, le croyant mort regagnait le point de départ alors que Joe rampait sur le glacier pendant plusieurs jours, rejoignant miraculeusement Simon au camp de base. Son livre, « la mort suspendue », relatant cet incroyable aventure, est devenu un classique adapté récemment au cinéma (2003). Si l’histoire est largement connue, qui pourrait pointer sur une carte le Siula Grande ? On se rappelle parfois que c’est au Pérou. En général on s’imagine que cette grande montagne est dans la cordillère Blanche, près de Huaraz alors qu’en réalité elle appartient à la cordillère Huayhuash (prononcer « Ouaieouash »).

Laguna Churupita (4650 m) near Huaraz

Peu connue, même au Pérou, cette petite chaine de montagne (25 km du nord au sud seulement) est isolée, située à environ 50 km au sud de la Cordillère Blanche, mais à tout de même une centaine de kilomètres de Huaraz. 6 sommets de plus de 6000 m dominent les environs et s’imposent fièrement au dessus des glaciers immaculés et crevassés. Autour ce sont de larges et profondes vallées qui offrent de riches herbages aux troupeaux des communautés locales. La randonnée qui en fait le tour est devenu un classique de plus en plus parcouru, et on dit souvent qu’il s’agit du plus beau trek du monde. Une dizaine de jours de marche très exigeante à plus de 4000 m d’altitude attendent les téméraires.

Laguna Churup – 4450 m

Jour après jour, le menu est le même : on avance au fond de la vallée, on passe un col à plus de 4600 m et on redescend dans une autre vallée. L’altitude couplée à la raideur des pentes ainsi que l’isolement en font un ensemble complexe, à n’entreprendre qu’une fois correctement acclimaté car il faut en effet être certain de pouvoir pleinement récupérer en dormant à plus de 4000 m d’altitude. De nombreuses agences proposent désormais ce trek et si certaines sont très sérieuses (Alpaka par exemple) d’autres « vendent » la chose un peu plus légèrement. Devant l’engouement de plus en plus large pour cette aventure, je crains de me retrouver dans une petite foule d’altitude. Quelques recherches plus avancées indiquent qu’il existe une variante alpine qui reste plus proche des glaciers, sorte de haute route plus exigeante et plus technique : el circuito alpino. L’itinéraire choisi devrait permettre de s’élever plus ou moins progressivement en empruntant des tronçons de l’itinéraire classique durant les premiers jours puis de basculer sur l’itinéraire sauvage du circuito alpino.

Quartelhuain – 4200 m – First camp at the trailhead – Premier camp au début du sentier

Malgré la fièvre qui me cloue au lit lors de ce premier jour à Huaraz, je repense à tout cela, à la démarche qui a été la notre pour enfin monter ce projet. Pour moi ce trek est un rêve de gosse, un truc que j’ai du voir passer un jour dans un magazine et qui a du me marquer. On n’oublie pas un nom pareil : Huayhuash. Surtout lorsqu’il est clairement écrit à côté de photos fantastiques représentant des lacs aux couleurs émeraude, alimentés par des glaciers étincelants, suspendus sur d’incroyables montages. Je n’ai pris connaissance de l’aventure de Joe Simpson que bien plus tard, lorsque je devais avoir 25 ans. C’est en lisant son livre que la cordillère Huayhuash m’est revenue à l’esprit et habitant maintenant au Pérou, il devenait nécessaire d’aller enfin arpenter sentiers et glaciers de ces montagnes, de vérifier sur place la beauté de l’endroit ou enfin de s’assurer que ces lacs extraordinaires existent bel et bien. Avant cela il faudra parfaire l’acclimatation… et s’assurer d’être en forme !

La fièvre ne durant finalement qu’une journée, quelques montées en altitude sur les hauteurs de Huaraz permettent de s’acclimater (Camping au HOF, Laguna Churup (4450 m) et Churupita (4650 m),…) et il est bien vite temps de rejoindre Chiquian.

Our friend at Quartelhuain

Longtemps, c’est le village de Chiquian qui était considéré comme la porte vers la cordillère Huayhuash : les treks partaient de là pour deux semaines en montagne. C’est donc là que nous laisserons la voiture, dans le superbe hôtel Los Nogales. Aujourd’hui, le tour de la cordillère commence généralement à Quartelhuain (4200 m) mais rejoindre ce campement s’avère être complexe : il faut prendre l’unique bus qui part le matin de Chiquian pour Llamac et de là remonter la piste à pieds pendant 4 h ou faire du stop ! Chiquian est un village plein de charme, au caractère andin affirmé. On est loin de la masse touristique de Huaraz et les rues sont calmes dans la journées, plus animées le soir. En allant vers la place principale, un « hey, gringos !!! » prononcé avec un accent anglophone nous fait nous retourner. Nous venons de rencontrer Shane, un fort sympathique australien qui est partit il y a un an de Vancouver à vélo pour rejoindre Ushuaia (http://www.theultralife.com.au/bike-touring/patagonia). Il cherche lui aussi à se lancer dans le tour de la cordillère et est en quête de quelques renseignements.

Quartelhuain – Sunset on the Jirishanca – Coucher de soleil sur le Jirishanca

Le bus relativement confortable avance doucement sur cette piste. Quelques lacets, des nids de poule, des arrêts dans des villages improbables, isolés et enfin Llamac. Après deux heures de route, le bus s’arrête là et il est temps de charger le sac pesant sur les épaules et de mettre un pied devant l’autre sur la piste qui continue à s’enfoncer dans les montagnes. Il n’y a plus de village devant nous, au mieux quelques habitations et une mine d’altitude qui pour le moment n’est plus exploitée (les courts des minerais ont fortement chutés ces derniers temps) : faire du stop ne sera probablement pas une option.

Just before Cacanapunta Pass

Pourtant, après 2 ou 3 heures de marche, un pickup se profile au loin et s’arrête devant nous : un alpiniste autrichien rejoint Quartelhuain pour se lancer dans une expédition alpine et tenter d’ouvrir une voie sur la face sud ouest du Yerupaja (6617 m), seconde montagne du Pérou. 20 minutes plus tard en voiture, nous arrivons tranquillement au premier camp : Quartelhuain, point de départ classique du tour de la cordillère Huayhuash. A 4200 m d’altitude le décor est déjà fort sympathique : les herbages jaunis par le soleil contrastent avec le bleu profond du ciel et la neige qui domine les parois grises du Jirishanca. Durant les 8 prochains jours notre itinéraire ne redescendra pas en dessous de 4100m. L’agréable après midi est finalement bien court car il fait en effet nuit avant 6h et lorsque le soleil disparaît, la sensation de froid est intense tant l’amplitude thermique est importante.

After Cacanapunta Pass

Au petit matin le départ est brutal et le sentier monte de suite, sans échauffement pour rejoindre le col de Cacanapunta à plus de 4600m. C’est en passant sur l’autre versant que l’on commence à comprendre cette cordillère et surtout la beauté qui s’y cache. Le paysage est vaste, large, imposant. On ne voit pas encore les glaciers, mais a perte de vue ce sont des herbages, des collines, des falaises.

On the alpine option, 2 hours before Mitucocha

Et lorsqu’un peu plus loin, ayant délaissé le sentier principal pour échapper à la foule et retrouver le silence et la solitude de la variante alpine, le Jirishanca offre sa face sud ouest, il est impossible de réprimer le frisson qui parcourt le corps. L’endroit est absolument fantastique, grandiose… Presque féerique. Les nuages jouent avec la lumière et donnent vie aux ombres qui avancent rapidement sur le sol. Le campement se fait loin des groupes, sur les rives du lac Mitucocha (4270 m). L’averse du soir raccourcit la journée et rafraichit rapidement l’air. Seul le sac de couchage apporte alors le réconfort nécessaire et annonce une nuit longue et agréable afin de préparer le corps à l’étape plus complexe du lendemain. Alors que les groupes suivront un bon sentier assez peu accidenté nous envisageons en effet de suivre à nouveau la haute route peu marquée et, de ce fait, bien plus sauvage.

Laguna Mitucocha and Jirishanca mountain

Il est difficile de trouver les mots pour décrire ces quelques heures de marche entre le lac Mitucocha et le lac Carhuacocha (4150 m). Le départ se fait bien avant que le soleil ne réchauffe les muscles. Il est pourtant allé saluer les hauts sommets il y a déjà bien longtemps, mais il tarde à s’imposer dans le fond des vallées. L’herbe gelée crisse sous les pieds et seul l’effort apporte un peu de chaleur.

Leaving Mitucocha Lake – En quittant cet incroyable lac de Mitucocha

Il n’y a pas de sentier ici. Au mieux quelques petits cairns éloignés ou encore une vague sente creusée par les passages répétés des vaches. En s’élevant sur ces grandes pentes herbeuses c’est le panorama qui évolue doucement, dévoilant ses couleurs, ses secrets, se laissant bousculer par les ombres du flot rapide et continu de nuages qui nous survolent.

Ascending the grassy slopes – Dans les pentes herbeuses

Alors qu’un semblant de sentier se rapproche de la crête, une falaise se dessine doucement sur notre droite et rapidement nous la dominons. C’est le moment choisit par deux condors pour prendre leur envol. Il sont encore en dessous de nous et, lentement, gagnent de l’altitude. Ils passent tous deux à une dizaine de mètres, se détachant largement sur le glacier du Jirishanca. Le plus proche me jette un coup d’œil rapide, me dévoilant sa crête ainsi que sa collerette blanche et brillante avant de s’élever un peu plus. Instant bref, soudain, d’une rare beauté. Inoubliable.

Above the grass – Au dessus des pentes herbeuses

Le sentier est soudain plus marqué lorsque l’herbe fait place à un pierrier. Les sommets et les glaciers semblent proches alors que nous ne sommes finalement qu’à 4800 m. Le col est large, peu marqué, dominant un lac colonisé par les canards. Le silence est remarquable, l’isolement total. La descente, bien que raide est agréable, et ramène rapidement vers le fond de la vallée qui permet de rapidement rejoindre le campement de Carhuacocha.

First glimpse at Carhuacocha Lake – Premier regard sur le lac Carhuacocha

Certains campements sont en effet obligatoires, entretenus par les communautés qui assurent aussi la sécurité des lieux (le sentier lumineux a longtemps sévit par ici). Juste avant de terminer cette journée éprouvante et inoubliable, le sentier débouche sur le lac et par la même occasion ouvre la vue sur le cœur de la cordillère Huayhuash. Le paysage semble à nouveau sortir tout droit d’un livre, d’un conte de fée ou d’une peinture fantastique. L’eau du lac est teintée d’une couleur irréelle et les hautes montagnes raides sont recouvertes par de complexes glaciers. La foule est au rendez vous au campement : quel contraste après cette journée de calme ! Qu’importe, le froid, les émotions et la fatigue engourdissent bien rapidement un corps qui ne demande qu’à sombrer dans un sommeil profond.

Carhuacocha Lake

Au matin, le réveil est étrangement difficile. Il m’est impossible d’avaler la moindre nourriture et les frissons se succèdent et se suivent. Malgré un sommeil de plomb j’ai l’impression de n’avoir absolument pas récupéré. Les pas sont pénibles, le sac à dos semble avoir doublé de poids et une pause est nécessaire toutes les 20 ou 30 minutes. J’ai du mal à apprécier la beauté incroyable de l’endroit et je prends finalement peu de photos.

Waking up, shivering. But what a view ! Au réveil, fiévreux… mais quelle vue !

Quelques cachets me permettent de reprendre le dessus et le col de Punta Siula à 4834 m est franchit péniblement. Les souvenirs de cette journée sont flous, irréels, embrumés par la fièvre. Les lacs aux couleurs éclatantes et les glaciers suspendus aux falaises grises ont pourtant défilés le long du sentier raide. En basculant sur l’autre versant, le sentier mène vers le lieu dit de Huayhuash (4350 m). Un petit regain de forme me laisse penser que la soirée et la nuit effaceront cette journée « sans ».

Punta Siula – 4834 m

Les prochaines étapes seront plus hautes, plus techniques et à priori encore plus belles. Il me tarde de découvrir le versant ouest, encore plus sauvage de la cordillère. Cependant, au petit matin, après plus de 36 heures sans avoir avalé la moindre nourriture, il faut se rendre à l’évidence : même sans sac la démarche est inquiétante. Je titube trop facilement et il est impensable d’affronter le col du Trapecio à plus de 5000 m. Mais que faire ? Attendre une journée sur place pour laisser les antibiotiques agir ? Faire demi tour (3 jours de marche…) ? Continuer (il semble possible de rejoindre un village après une journée et demie de marche) ? Finalement, quelques habitants de la communauté locale viennent collecter le droit de camping et suggèrent de redescendre en deux heures dans la vallée vers un petit village, Tupac – 4000 m (qui n’apparaît pas sur ma carte). Il n’y a pas de bus mais il semblerait possible de trouver une voiture pour aller plus loin dans la vallée. On me propose même de me descendre à dos de cheval… cependant le canasson semble en bien plus mauvais état que moi.

Huayhuash camp – 4350 m

Tupac est un gros hameau isolé, perdu dans les montagnes. La piste carrossable s’arrête là. Les touristes, alors qu’ils passent en nombre, plus haut dans les montagnes, ignorent ces petits villages. L’accueil est chaleureux, les poignées de mains nombreuses. Dans la cours d’école, les enfants s’occupent durant leur pause. Lorsque l’un d’eux nous aperçoit nous l’entendons crier « Gringos » et quelques secondes plus tard, toute l’école est regroupée timidement devant nous.

In Tupac – in front of the school – en face de l’école

La déception de ne pas avoir pu continuer la boucle envisagée, ce vieux rêve, est forte. Cependant les rencontres, les échanges de cette journée improvisée et incertaine sont intenses et riches. En quelques heures, en parlant à gauche et à droite, nous serons finalement de retour à Chiquian, à profiter du confort de l’hôtel Nogales. Ce retour réellement passionnant mériterait probablement d’être conté, et nécessiterait probablement une page à lui seul.

En écrivant ces quelques lignes je n’ai finalement qu’une envie : retourner finir ce tour. Revenir sur nos pas, retraverser Tupac, saluer les enfants de cette petite école, camper à Huayhuash. Peut être en 2017 ?

*Au moment de publier cet article, Shane, le cycliste australien a atteint son but : Ushuaia après 23300 km en vélo.

***Davantage de photos ci dessous***

– Diaporama complet en bas de page –



Quelques liens – A few links :

Huayhuash – El Circuito Alpino

http://jeremyfrimer.wixsite.com/huayhuash-alpine/untitled-component_9350

Alpa-K :

http://www.hotel-huaraz.com

Hotel Los Nogales – Chiquian :

http://www.hotelnogaleschiquian.com

Shane was riding for a cause:

https://give.everydayhero.com/au/canada-to-patagonia-by-bike-24-000km



English :

In 1985, Joe Simpson, British mountaineer, was about to live one of the most incredible adventure of the history of mountain climbing on the slopes of the Siula Grande: after ascending for the first time the west face of this summit, he fell into a crevasse and broke both his legs. His partner, Simon Yates, believing he was dead, got back to the tent alone while Joe was crawling on the glacier for days, and miraculously made it back to camp. His book, “touching the void”, telling this incredible adventure, is now a classic recently adapted into a major feature movie (2003). Today the story is world famous but finally only few could correctly localize the Siula Grande Mountain on a map. Some, kind of remember it is in Peru, and some others, think it is in the Cordillera Blanca near Huaraz. Actually, Siula Grande is one of the highest summits of the Cordillera Huayhuash.

Laguna Churupita – a good way to get used to altitude – un bon moyen de s’acclimater

Pretty much unknown in the world and even in Peru, this little mountain range (only 25 km from north to south) is really remote, 50 km south of the Cordillera Blanca, but a bit more than a hundred kilometers from Huaraz. 6 summits above 6000 m (19,700 feet) are literally dominating an incredible landscape made of white crevassed glaciers and deep and large valleys, offering the perfect pastures for the local communities’ sheep and cattle. A 10 days trek above 4000 m (13,100 feet) is wondering around those mountains and it has slowly become classic. Some are even saying it is the most wonderful trek in the world.

Camping at the HOF, near Huaraz

On the trail every day is a bit the same: walking toward the end of the valley, climbing a steep trail to reach a high pass above 4600 m (15,100 feet) and slowly sliding down in the next valley. Anyone who is thinking about doing this trek should be well acclimatized first, as altitude, remoteness and steepness of the trails are part of the daily routine and it is mandatory to be able to recover well while sleeping at more than 4000 m (13,100 feet). A lot of agencies in Huaraz are offering this trail now and while some are very serious (like Alpaka), others are literally “selling” it a bit more lightly. Indeed, more and more people, experienced trekkers or not, are willing to hike “the most wonderful trek in the world”. Therefore I’m a bit afraid of the potential crowd that we might encounter there, but after some more intense web surfing a new option is slowly surfacing: an alpine trek, more demanding and more technical exists. The “Circuito alpino” is an itinerary that will remain higher in altitude and closer to the glaciers. We finally decide on mixing the classic trek with this alpine one in order to start the easiest way.

Enjoying the afternoon at Quartelhuain

On this first day in Huaraz, a strong fever pushes me deeper into my bed. Despite this misfortune my mind is constantly going back to this Huayhuash project. This trek is a childhood dream, something I probably saw in a magazine and remained in my memory since then. As a kid, it is hard to forget such a name – Huayhuash – even more when it is written near mind-blowing pictures of emerald lakes below shiny glaciers hanging from incredible mountains. I’ve heard about Joe Simpon’s adventure later, when I was in my mid twenties. Reading his book, the Huayhuash Cordillera came back in my mind. Living in Peru today, I couldn’t resist too long and it was more than time to pay a visit to those mountains, to walk on those trails and glaciers and, of course, to physically check the reality of those incredible lakes. But first, I have some fever to fight and then get used to altitude.

After a day, this surprising fever is gone, and it gives us some days to explore the heights of Huaraz to get well acclimatized (camping at the HOF, Laguna Churup (4450 m – 14,600 feet) and Churupita (4650 m – 15,255 feet),…) and it is quickly time to drive to Chiquian.

Busy afternoon with Shane and our new friend

Chiquian has been considered the gate of the Huayhuash for quite some time: treks were starting there and were leaving for 2 weeks in the mountains. We will just drop our car there, in the great hotel Los Nogales. Indeed, today the trek starts generally at Quartelhuain (4200 m – 13,800 feet), as most of the trekkers are taking advantage of the good dirt road that goes even further toward an altitude mine. But still, reaching Quartelhuain is not that easy: early on the morning, a unique bus is going to Llamac – Pocpa and then, a 3-4 hours hike or some hitchhiking finally brings the independent trekker to the trailhead. Chiquian is a charming Andean little town without any tourist. The streets are calm and quiet during the day, more animated on the evening. On our way to the small bus agency, someone shoot “hey, gringos !!!” with a pretty strong foreign accent. That was Shane, a great Australian cyclist who left Vancouver a year ago by bike to reach Ushuaia (http://www.theultralife.com.au/bike-touring/patagonia). The Huayhuash trek will be a nice change in his routine! It will be the 3 of us in the bus on the next morning.

Cacanapunta Pass

The decently aged bus is moving slowly on the dirt road. A few switchbacks, some potholes, a couple of stops in remote villages and finally Llamac and Pocpa. After 2 hours on this road, the bus makes a final stop here and it is time to load the backpacks and to start walking, following the good tracks to go deeper in the mountains. There is no more villages ahead, maybe a couple of isolated houses and an altitude mine, temporally closed: hitchhiking might not be an option. Yet, a car stops in front of us after 2 or 3 hours: an Austrian mountaineer is going to Quartelhuain in order to launch an alpine expedition toward the Yerupaja (6617 m – 21,700 feet), second mountain of Peru, to try a first ascent on the south west face. 20 minutes later we are at the first bivy: Quartelhuain, the classic trailhead of the Huayhuash trek. At 4200 m, the scenery is already pretty stunning: the yellow grass heated by the sun is contrasting with the deep blue of the sky and the snow of the hanging glaciers of Jirishanca. During the next 8 days, our itinerary won’t get lower than 4100m. This enjoyable sunny afternoon, spent with Shane and 2 Americans in the middle of donkeys and mules, is pretty short. Indeed, it is night before 6 pm and when the sun disappears, the cold is immediately biting fiercely.

Early on the morning the start is pretty brutal as the trail steepen immediately, without any warm up, to reach Cacanapunta Pass at more than 4600 m (15,100 feet). Shane is much faster than us and we wish him a good week in the Huayhuash. On the other side of the pass, the mountain is suddenly revealing its mystery and its beauty. The scenery is wide, large and impressive. Glaciers are still hidden, but yellow, grass-covered hills, cliffs and steep mountains are all around. A bit further, when we decide to leave the main trail for the alpine option, to escape the crowd and find some silence and solitude, the Jirishanca offers its grey and white southwest face and it is impossible to ignore this intense chill running along the body. This place is absolutely stunning and fantastic. Clouds are playing with the lights, and the shadows they are casting on the ground are moving so fast that they seem alive. Here, we camp near Mitucocha Lake (4270 m) while the groups are further down in the valley. On the evening, a rain shower shortens the day and immediately cools down the air. The sleeping bag is the only refuge to warm up the body as well as the mind and forecasts a long and enjoyable night in order to be ready for the more complex itinerary of the following day. Indeed, groups and agencies will follow a good trail and cross a “small” pass when the alpine option will be pretty wild, remote and mostly off trail.

Leaving Mitucocha for the alpine option

It is really hard to find the words to describe the few hours spent between Mitucocha Lake and Carhuacocha Lake (4150 m – 13,600 feet). When we leave Mitucocha the sun is not here to warm our sore muscles. Yet, it has already greeted the highest summit around, a while ago, still it takes its time to slowly push the night out of the valleys. The frozen grass is breaking under our steps and our muscles are slowly feeling the heat of the effort. There is no trail here, sometimes a few sparse small cairns or, better, the faint path of the grassing cattle. While gaining altitude on those large grassy slopes, the scenery is gently showing its secrets. At one point the itinerary is heading toward a ridge, right above a decent cliff. 2 condors are choosing this exact time to take off: they are below us at first and, slowly, are getting higher and closer. They are maybe 10 meters away when they reach my altitude, contrasting by their size with the glaciers of the Jirishanca on the background. The closest one is looking at me during one second, proudly showing his dark red comb and a ruff of white feathers around the neck. Intense and short moment, unforgettable.

The high summit are not too far… Tempting !

The grass is getting sparser with altitude, and when rocks are taking over, the trail is suddenly better. Summits and glacier seem closer but looking at the altimeter we realize they are still far. The pass (above 4800 m – 15,750 feet) is large, above a great lake full of ducks. The silence is noticeable, the solitude intense. The camp is not too far now, just a bit further down this valley, near Carhuacocha Lake. Indeed, some camps are more or less mandatory, pretty well maintained by the local communities. Before finally reaching this camp, the trail turns left, offering an incredible view of the lake and the heart of the Huayhuash Mountains. The landscape is again stunning, out of this world. The color of the lake seems unreal and the high mountains are steep and covered by white and crevassed glaciers. At the camp the crowd is pretty big and it is almost disturbing to meet that many people after such a quiet day! Anyway, such an intense hike easily opens the door to some long and deep sleep.

Carhuacocha Lake

On the morning, it is unusually difficult to wake up. It is absolutely impossible to swallow any kind of solid food and I can’t stop shivering. Despite a long night it feels like I haven’t been able to recover: I have no energy. Every step is tough and requires a real effort, my backpack seems full of lead and I need to take a rest every 20 minutes. It is hard to appreciate the incredible scenery and the beauty of the place and I take a very little amount of photos.

Leaving Carhuacocha

With the help of acetaminophen I feel better and I manage to reach the Punta Siula Pass at 4834 m (15,900 feet). My memories of this day are fuzzy, unreal and foggy. The trail had everything to make this day amazing though: emerald lakes and hanging glaciers were everywhere along the valley. Going down in the next valley toward the place called Huayhuash (camp at 4350 m – 14,300 feet) I slowly feel a bit better and start to hope for a full recovery after a great night. The next days will be more difficult, higher, more technical… and probably even more beautiful! I can’t wait to discover the wilder west side of this mountain range.

The incredible view before Siula Punta.

However, on the morning, after 36 hours without being able to eat any food, I have to admit that I can’t do it: even without a bag my steps are unsure. I’m staggering too easily and it is not possible to ascend a pass above 5000 m (16,400 feet) this way. But what could I do? Wait here a full day to let the antibiotics play their role? Go back (3 days walk…)? Keep going (it seems possible to maybe reach a village after 1.5 day walk)? Finally, a couple of people from the local community are coming to collect the fee and are suggesting that it would be possible to reach a small village – Tupac – (that doesn’t appear on my map…) in 2 hours. There is no bus there, but it might be possible to find a car to go a bit further down in the valley. I have even been offered a horse ride to go down… but the horse looks even worse than I do.

Before the Huayhuash camp

Tupac is a small and remote village, lost in the mountains. The dirt road stops there. Tourists stay high in the mountains and the crowd generally ignores those kinds of places. People are welcoming and we have to shake a lot of hands. In the school courtyard, kids are busy playing during their break. When one of them notices us, he shoots “Gringos” and a few seconds later, the whole school is timidly in front of us.

Leaving the mountains without finishing the Huayhuash trek, this old dream, is really disappointing. However, this day through small villages and small towns, deep in the Andes, is rich in a totally unexpected way. In a few hours, asking here and there, we are finally back in Chiquian, enjoying the Hotel Los Nogales. This incredible day on the road to come back should probably be narrated and would require a whole article. Maybe later…

In Baños, a small town on our way back.

Writing those lines, a couple of months after this adventure, I just want to go back and finish this loop. Going back to Tupac, saying hello to the kids in the school, enjoying a night in the Huayhuash camp… Maybe in 2017 ?

*A couple of day before publishing this post, Shane, the Australian cyclist reached his goal: Ushuaia after 23300 km by bike. Great job Shane !!!!


oliclimb@yahoo.com

5 Responses to “Trekking in Peru : Cordillera Huayhuash – Part I

  • Françoise Premel
    8 years ago

    C’est absolument magnifique, j’ai rarement vu des paysages aussi beaux et aussi bruts. Les photos sont superbes et les couleurs incroyables. J’aime toujours autant tes commentaires précis et plein d’émotions. Dommage que le trek ait du être écourté. C’est peut être le compte rendu que je préfère. J’attends aussi avec impatience les sujets sur les treks aux USA. Françoise

    • Olivier Steiner Photography
      8 years ago

      Merci Francoise ! Lorsque le voyage est aussi incroyable, il est d’autant plus facile de le décrire… Pour les USA il faudra peut être attendre février et le retour de Patagonie… 😉

  • Olivier Roberge
    8 years ago

    Fucking magnifique!

  • Olivier Roberge
    8 years ago

    Par contre, je commence à douter de ta capacité à gérer l’altitude. Pour moi t’es trop grand! 😉

    • Olivier Steiner Photography
      8 years ago

      … ou de l’eau/nourriture en pays en voie de developpement. Il m’a fallu 5 jours pour récupérer une fois en bas…

Leave a Reply