Dientes de Navarino – The end of the world
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Meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2017 !!!!
C’est autour d’un feu et face à la mer, à une vingtaine de kilomètres de Puerto Williams, que le chapitre 2016 s’est refermé. La Terre de Feu Argentine est de l’autre côté de l’eau, Ushuaia n’est pas loin. Autour, ce sont les personnes, qui, comme nous, ont plus ou moins par hasard, atterri au refuge El Padrino. Français, Allemands, Anglais, Israéliens, Chiliens, Néo-zélandais…
L’arrivée sur l’île de Navarino le 24 décembre marque le début de ces deux mois en Patagonie. En descendant du ferry en provenance de Punta Arenas (30 heures de bateau – voyage agréable et relaxant), il suffit de traverser la rue pour découvrir le refuge El Padrino. L’ambiance est chaleureuse et décontractée entre vacanciers de tout genre, poussés par la curiosité et l’envie de découvrir cette petite ville de 2800 habitants (en 2002 – en incluant le personnel militaire). Lorsque Cecilia, la propriétaire, rentre, c’est une bouffée de générosité, de chaleur et de sympathie qui l’accompagne. Tout le monde est invité à la fête de Noël. La soirée est une réussite malgré le vent froid qui verglace un trottoir.
Le 25, c’est le grand départ pour 7 jours de randonnée sur l’île. Ces dernières années le trek des Dientes de Navarino ne cesse de gagner en popularité : paysages australs, sommets alpins, itinéraire peu marqué et météo incertaine en font une véritable petite aventure. La boucle ne fait qu’une trentaine de kilomètres et, par beau temps (rare), pourrait s’effectuer rapidement. Cependant le retour n’est pas prévu avant le 2 janvier, il est donc inutile de se presser. Pourquoi ne pas rallonger le circuit traditionnel par un aller retour vers le large lac Windhond ? Il paraît en effet que les truites y sont abondantes et qu’une petite cabane équipée d’un poêle à bois abrite du vent.
Les premiers pas se font dans une forêt splendide, dense, et les arbres semblent s’enlacer dans tous les sens. Le sentier mène le randonneur toujours plus haut dans ce sous bois humide et boueux, avant de brutalement sortir, à une altitude à laquelle le vent à décider de ne plus laisser pousser d’arbres. Un drapeau marque le sommet qui offre un belvédère incroyable sur l’île. La tundra s’estompe rapidement pour laisser place aux pierriers. Le sentier cherche les faiblesses pour traverser vers le sud et franchit ainsi plusieurs cols, le dernier offrant une vue incroyable sur l’archipel de Wollaston, qui se termine au sud par le Cap Horn. Le versant sud de l’île est moins boisé mais les forêts primitives sont souvent chaotiques et le sentier est raide et complexe. Lorsque l’altitude baisse, les barrages de castors apparaissent ainsi que les dégâts que ces rongeurs ont causés. Introduits en Terre de Feu pour produire de la fourrure, les castors ont rapidement traversés l’étroit Canal Beagle et, devant l’absence de prédateurs, se sont établis sur l’île. Leurs barrages font monter localement le niveau de l’eau et les arbres environnants en meurent.
Plus bas encore ce sont de vastes tourbières, véritables labyrinthes de mousses et de trous d’eaux. Il convient de sauter de plaque de mousse en plaque de mousse, et ce durant une bonne heure ! Le Lac Windhond est vaste, immense. Les rivières et petits lacs autour de la cabane recèlent de belles truites arc en ciel qui restent encore peu farouches. Les spécimens de moins de 35 cm y sont finalement rares…
La météo n’est jamais stable. Le vent ramène les perturbations plus ou moins rapidement et le soleil du matin peut très vite laisser sa place à une averse de neige ou de pluie froide. Il faut cependant avancer… Une stratégie envisageable consiste à profiter des plages de beau temps pour aller le plus loin possible et monter la tente au sec et si possible à l’abris du vent.
Jour après jour l’histoire est similaire : un peu de pluie, du vent, un peu de soleil, de splendides lacs, des cols très venteux, un itinéraire assez complexe, de la boue…
Au final nous serons très chanceux, les pieds et le matériel sec, des images plein la tête, un sentiment étrange d’avoir été “ailleurs”. Certes les paysages ne sont pas aussi grandiose que sur le circuit Huayhuash au Pérou, mais c’est un ensemble de choses qui rendent cette randonnée attrayante et inoubliable.
Néanmoins cette expérience ne peut se limiter au seul trekking : l’ambiance, l’accueil, la sympathie des personnes rencontrées donnent un aspect improbable à ce voyage. Revenir à Punta Arenas clôt ce premier chapitre patagon.
***Davantage de photos ci dessous***
English :
Best wishes for this new year 2017 !!!!
It is around a cosy campfire and near the sea, 20 km from Puerto Williams, that The 2016 chapter has been closed. The Argentinean Tierra del Fuego is on the other side of the water, Ushuaia is not far. Around, people from all other the world who, more or less randomly, ended up in the Refugio El Padrino, are gathering.
We arrived on the Navarino Island on the 24th, beginning almost two months of vacations in Patagonia. Getting off the Ferry from Punta Arenas (30 hours, pretty nice and relaxing) the Refugio El Padrino is right on the other side of the street. Right away the atmosphere is warm and friendly between travelers of all kind, pushed by some curiosity and the desire to discover this little town (2800 people including army). When Cecilia, the owner, comes in to bring fresh goods, a warm wave of kindness and generosity is literally entering as well. Everybody is invited to the Christmas Eve party which is, of course, great despite the cold wind freezing some water on the roadside.
On the 25th, it is time to get on the trail for a 7 days trek. During those last few years, the trek of the Dientes de Navarino has constantly gained popularity: austral landscapes, alpine summits, faint trail and constantly changing weather are ingredients for a perfect small adventure. The loop is actually quite short, around 30 km and could be done relatively quickly. However we are stuck on the island until January 2nd therefor we don’t have to hurry. Why not add a few stretches to the traditional trek with a trip to lake Windhond ? Trouts are supposed to be great there and a small shack offers a good shelter against the wind.
The first steps on the trail are made in the middle of some wonderful woods where dense and twisted trees are drawing a path that leads higher and higher. It is muddy and humid and suddenly the forest stops. It is wide open but the trail is still steep until it reaches a flag at the summit of Cerro Bandera which is an incredible belvedere on the whole island. The tundra slowly merges into a huge boulder field. The path wonders through the mountains weaknesses in order to reach the southern part of the island, going through several passes, the last one offering a stunning view of the Wollaston archipelago that ends in South at Cape Horn. The South side of the island is less covered with woods but the primitive forests are often chaotic and the trail through it is steep and complex. At a lower altitude, beavers dams are numerous as well as the damages they caused. Beavers are not native here. They have been introduced in Tierra del Fuego for their fur, but quickly they spread out on the other side of the Beagle Canal,and, without any predator there, settled pretty well on the island. Their dams are locally increasing the water level and the surrounding trees are dying.
Further and lower, peatland are offering a complex maze of green mossy pods and deep holes of water. It is mandatory to hop from one of this pod to the other during a good hour in order to reach the large Lake Windhond and the Cabana Charles. Trouts are quite big in the river or in the small lake around this little refuge : specimen under 13 inches are actually rare…
Weather is never consistent. The morning sun could quickly disappear and in minutes a snow shower could come. Anyway, once on the trek it is mandatory to keep going… a good strategy is to push harder when the weather is nice to go further and set the tent on a dry and sheltered spot.
Day after day the story is similar: a little bit of water, wind, a tiny bit of sun, amazing lakes, windy passes, complex itinerary, mud… we are finally really lucky, almost dry, head full of images and with a hard to describe feeling to have stepped somewhere special. Landscape is not as amazing as some other places like the Huayhuash trek in Peru, but it is the gathering of all those little things that makes this trek a truly special one.
However this experience is not only about trekking: the global atmosphere, the warm welcome, the kindness of the people we met… are part of this rich adventure. Coming back to Punta Arenas puts an end to this first Patagonian chapter.