Peru 2016 – In the Amazon forest – Pacaya Samiria Reserve
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Devant la pirogue, un puis deux et finalement trois dos gris et roses apparaissent. Un peu plus loin, ces dauphins d’Amazonie se montrent plus facilement lorsqu’ils soufflent et respirent. C’est cette rencontre que nous sommes venus chercher dans la réserve Pacaya Samiria, au cœur de la forêt amazonienne péruvienne.
Totalement novices face à la jungle luxuriante et primitive, nous avons recourspour la première fois à deux guides grâceà l’agence Huayruro Tours : Octavio et Jovita qui nous attendaient à Lagunas, petite bourgade isolée et située sur les rives du rio Huallaga. Pour y arriver, une seule solution : le bateau car aucune route ne relie Lagunas au reste du pays.
L’embarcation dans laquelle nous sommes montés était équipée de 80 à 100 sièges environ et d’autant de gilets de sauvetage. Lorsque les moteurs se sont mis en marche, nous étions probablement 200 au départ de Yurimaguas. C’est avec une réelle angoisse que les berges et docks se sont éloignés pour six heures sur ce qui ressemblait d’un coup à un bien frêle esquif. Àchaque virage, l’eau manquait de pénétrer dans le bateau et les cris qui accompagnaient la manœuvre marquaientréellement l’instabilité de la situation.
Sept heures plus tard, nous débarquions enfin à Lagunas, saufs. Ici, les seuls véhicules présents sont les motos taxis et autres tricycles. Les habitations, constituées de quelques planches ou de briquesdans le meilleur des cas, sont souvent érigées sans fondations, à même le sol. Celui-ci devient vite boueux durant la saison des pluies.
Les limites de la réserve se trouvent juste en dehors du village. Le tourisme est une chose encore très récente ici et il n’y a pour le moment qu’un ou deux « hôtels » et « restaurants » (choix de poulet grillé/riz ou poulet frit/frites).
Sur la pirogue, nos deux guides refusent de nous laisser pagayer et nous invitent à nous concentrer sur la flore et surtout la faune. Cette passivité me dérange réellement. Pourtant, très rapidement, alors que nous nous enfonçons dans la forêt, le spectacle commence et captive toute notre attention. Différentes espèces de singes, des perroquets, bleus et jaunes, verts, ou encore rouges, des cassiques jaunes… animent notre journée. Plus loin un paresseux, un iguane arboricole, un petit caïman, un anaconda… Je me laisse aller en arrière dans notre embarcation et un large toucan au bec disproportionné se détache dans le ciel. Tous ces animaux n’existaient jusqu’alors que dans les documentaires et autres reportages photos. C’est un monde nouveau qui s’anime et se dévoile.
Les guides locaux ont construits, à intervalles réguliers, des plateformes surmontées d’un toit. Ces abris rythment la progression, masquant le fort soleil du milieu de journée qui rend l’aventure pénible, offrant un plancher souple sur lequel les moustiquaires sont dressées pour y passer la nuit, souvent étouffante. La baignade est quasi obligatoire pour rafraichir un corps mis à rude épreuve. La rivière est pourtant pleine de piranhas particulièrement voraces lorsqu’on leur jette les restes des repas.
Plus loin, lorsque la rivière est plus large et plus profonde, les paiches (Arapaima gigas), poissons énormes et puissants pouvant atteindre 300 kg, sautent régulièrement en retombant bruyamment dans l’eau. Les dauphins apparaissent aussi dans ce secteur et sont parfois très proches. Ils semblent apprécier l’absence de moteur sur nos embarcations. Des loutres sautent devant nous, bien plus grandes que leurs congénères d’Amérique du Nord. Soudainement, des singes hurleurs roux se mettent à crier quelque part dans la forêt. Leur bruit puissant domine tout le reste et la vie dans la jungle semble s’arrêter.
Octavio pose régulièrement des filets dans la rivière afin d’apporter de quoi compléter délicieusement nos repas. Par hasard, il capture de la même façon un petit caïman qui retournera rapidement dans son milieu. Àdeux reprises, il nous invite à quitter le bateau pour nous enfoncer dans la jungle tout en marquant notre cheminement de petites entailles sur les arbres. Passionné par sa forêt, il prend un réel plaisir à nous montrer ce milieu qu’il affectionne : il abat un arbre de taille respectable pour nous faire gouter au cœur de palmier frais ou encore débusque quelques petits vers blancs qui ont le gout de coco lorsqu’ils éclatent sous la dent. Jovita cuisine à même le feu de bois. Sans eux, nous serions probablement passésà côté de nombreux animaux.
Lorsque la rivière s’élargit encore, l’envie de continuer est encore plus forte. Il y a probablement d’autres merveilles à découvrir plus loin et il est fort appréciable de vivre aux rythmes de cette nature riche et luxuriante. Hélas, nous n’avions que 5 jours pour profiter de cet endroit très spécial et il nous faut revenir sur nos pas…
Lagunas is a very small remote town. Only a couple of agencies are offering those tours in the reserve. We picked Huayruro tours and they were great.
In front of the pirogue, one then two and finally three grey and pink backs are slowly risingfrom the water. A little bit further, those Amazonian dolphins are revealing more of themselves while breathing and blowing some air. This is the kind of picture we were looking for in the Pacaya Samiria National Reserve, deep in the heart of the Amazonian rainforest of Peru.
In this lush and primitive jungle, we would be lost like newbies therefore, for the first time, we decided to hire 2 guides through the Huayruro Tours agency : Octavio and Jovita who were waiting for us in Lagunas, a small and remote town located on the rio Huallaga. To reach this place, there is only one solution : by boat, because there is no road linking Lagunas to the rest of the country.
We were invited to board a motorboat equipped with around 80 to 100 seats and as much life jackets. After ignition of the engine, when we were about to leave Yurimaguas, we were probably 200. The anxiety was definitely real when we realized we were on what looked finally like a small skiff for the next 6 hours. At every single bend the water was close to pass on board and the screaming of most of the locals was definitely not a good sign.
Seven hours later we finally landed safely in Lagunas. Here, the only vehicles are moto-taxisand tricycles. Houses are made of wood or bricks for the stronger ones, mostly erected right on the soil, without foundations. During the rainy season, it gets easily muddy, even inside.
The reserve’s boundaries are just right outside the village. Tourism is a pretty recent thing here and the choice of hotels or restaurant is pretty limited and basic.
On the pirogue, our two guides refuse to let us help with the paddling and invite us to focus on the forest and the wildlife. Being that passive is not really my thing and it is a bit disturbing at first. But pretty quickly, while getting deeper into the forest, the show starts and catches our attention. Different species of monkeys, blue and yellowmacaws, red bellied macawsor red and green macaws, yellow-rumped caciques and much more are making our day. Further, a sloth, a green iguana, a small caiman andan anaconda… In the boat, I look up, enjoying the pace of the trip and a large toucan flies across the sky. Before, all those animals appeared only in documentaries and were not really part of my world.
The local guides built some platforms with a palm roof as shelters. Those are great to pace our progression, hiding the strong midday sun, offering a soft floor to set up our mosquito screen for the far too hot nights. At the end of the day, a little swim in the rio is mandatory to cool the body. The river is full of greedy piranhas though, literally jumping on the food scraps we are throwing atthem.
Further, when the river is larger and deeper, paiches (Arapaima gigas), gigantic and powerful fishes easily reaching 300 kg, are jumping around in a loud splashing noise. Dolphins are finally showing up in this area and are sometimes pretty close. Giant otters are running away not far from the boat. They are much larger than their North American cousins. Suddenly, howler monkeys start to yell somewhere in the jungle. The powerful sound is all we can hear and life in the forest seems to be brought to a stop.
Octavio is often setting some fishing nets in the river in order to deliciously complement our meals. He is randomly catching a small caiman but quickly releases it. Two times, heinvites us to leave the boat for a walk in the forest. While slowly diving deeper into the jungle, he carefully marks our path with some small cuts on the trees. Passionate about his forest, he seems to enjoy sharing his knowledge : cutting a palm tree to harvest the heart of palm or looking for some little white worms that are tasting like coconut when we chew on them. Jovita cooks directly on the fire. Without both of them, we would have probably missed half of the wildlife we saw.
When the river is getting even larger, I would really like to get further into the reserve. There is probably a lot of other incredible surprises to discover and it is enjoyable to let this lush and rich nature pace our days. Halas, we just had 5 days to enjoy this special place and it is time to go back to Lagunas…
vraiment chouette de se replonger dans cette atmosphère et une fois de plus, bravo pour tes photos !