Uyuni – San Pedro de Atacama
San Pedro de Atacama, Hotel Puritama, 2500 m
Retour à la civilisation après 4 jours de pistes dans le Sud Lipez en Bolivie. 4 jours passés à plus de 4100 m d’altitude dans un véritable musée à ciel ouvert.
Quitter Uyuni est un sentiment étrange. Cette ville était un premier objectif à part entière dans ce voyage, et un séjour bien plus long était prévu. Cependant, c’est la saison des pluies et l’eau nécessaire à la culture de la quinoa se fait attendre depuis trop longtemps. Pour nous, ces pluies sont synonymes de pistes ravagées, de boue, de trajet difficile. Uyuni sera donc une brève étape. En quittant le centre (trop) touristique on traverse une ville vivante et qui semble bien plus intéressante. Il faudra revenir.
Après quelques heures d’une piste excellente, le paysage change et évolue. Les volcans se rapprochent, l’altitude augmente, les villages disparaissent. Nous avons un Jerry Can de 20 L d’essence dans le coffre pour être certain d’atteindre la prochaine station essence à 465 km de là. Plein ouest, c’est le Chili et quelques camions et bus empruntent le même itinéraire. Pas de goudron, mais la “route” est finalement rapide. 100 km/h.
D’un coup, après un dernier village, notre itinéraire s’oriente plein sud et laisse le Chili vers la droite.
La rupture est brutale. La complexité de l’itinéraire ralentie considérablement le véhicule, navigation au GPS obligatoire, sable profond, chemin rocailleux, ornières énormes. Les plaques de renforts de 6 mm en aluminium sous le véhicule s’avèrent être nécessaires ! Dire que nous avions hésité à les installer. L’environnement a lui aussi changé : désert sauvage, vaste et surréaliste.
Nous entrons littéralement dans un musée. Chaque vallée est une nouvelle galerie dans laquelle l’artiste à disposé un décor que la lumière et les nuages ne cessent de faire évoluer. Les désormais classiques vigognes et lamas apportent du mouvement. Les arrêts photos sont fréquents mais la désolation de l’endroit est telle qu’il est difficile de la photographier. Le mode panoramique est de fait privilégié mais les plus beaux clichés seront probablement ceux qui n’auront pas été pris.
Les lacs alcalins sont nombreux dans la régions et chacun d’eux apporte une particularité au tableau dont ils font partie. Les flamants roses ont élu domicile sur la Laguna Colorada et ses incroyables eaux oranges (nous resterons presque deux heures, assis, à admirer cet incroyable panorama).
Plus loin ce sont les formations rocheuses qui attirent le regard, tel l’Arbol de Piedra qui se tient majestueusement au milieu d’un désert de sable, où les Rochers de Dali qui semblent avoir été jetés aléatoirement dans le décor par Salvador lui même.
Bien avant d’arriver à la frontière il faut monter vers le plus étrange poste de douane afin de faire tamponner les papiers nécessaires à la sortie du véhicule. À 5033 m d’altitude, à côté d’une usine d’acide borique, au lieu dit de Hito Cajones, se trouve un petit bureau, perdu et loin de tout.
À partir de là, la piste est meilleure et nous permet de descendre rapidement à la Laguna Verde, dominée par le volcan Licancabur. Le dernier en jour en Bolivie, dans ce qui est probablement un des plus beau endroit de notre planète, sera dédié à l’ascension de cette montagne. 6 heures seront nécessaires pour atteindre la cime, à 5915m. Le cratère sommital cache un véritable petit bijoux : un lac d’altitude émeraude qui contraste avec le désert d’Atacama qui se trouve de l’autre côté, versant chilien.
Les pluies arrivent, à cette altitude ce sera probablement de la neige. Sans tarder nous descendons vers San Pedro de Atacama, véritable petit oasis, touristique certes, mais calme et agréable, endroit parfait pour se reposer 2 ou 3 jours avant de repartir vers de plus hautes montagnes.
English :
San Pedro de Atacama, Hotel Puritama, 8200 feet high.
Back to civilization after 4 days on the dirt roads of South Lipez. 4 days spent at more than 13450 feet above see level in a real open-air museum.
Leaving Uyuni brings a strange feeling. This town was a first goal in this trip, and a longer stay was planned. However it is the rainy season, and water, necessary to grow quinoa, has been awaited for a while. For us, rain means destroyed roads, mud, difficult driving conditions. Therefor Uyuni will remain a short stop-over. Leaving the (too) touristic center, it is an interesting living city that we are crossing. We will have to come back.
After few hours on an excellent road, the landscape is changing. Volcanoes are getting closer, altitude is increasing, villages are less frequent. We have a 5 gallons Jerry Can of gas in the trunk, mandatory to reach the next station in 290 miles. Toward west, it is Chile and some trucks and buses are taking the same itinerary. No asphalt, but this “road” is finally fast. 60 mph.
Suddenly, after a last village, our route is going full south. The changes are brutal.
The complexity of this itinerary slows down the vehicle a lot, mandatory GPS navigation, deep sand, rocky tracks, deep ruts… The 6 mm aluminum skid plates under the car are definitely mandatory ! And we hesitated to install them…
Our environment has changed too : Wild desert, wide and surrealistic. We are entering a museum ! Each valley is like a new gallery in which, the artist has composed the décor that light and clouds are constantly changing. The usual vicuñas and lamas are adding a touch of movement. Photos stops are frequents but the place is so wide and desolated that pictures are hardly showing it. Panorama mode is therefore the way to shoot but the best photos will definitely be the one that we haven’t shot.
There is quite some alkaline lakes around and each of them is bringing something special. Pink flamingos are settling in the Laguna Colorada and it’s incredible orange waters (we will spend almost 2 hours, seated, to simply admire the scenery).
Further, some rocky formations are the highlights like the Arbol de Piedra, which stands in the middle of a sandy desert. Later, the Dali Boulders seems to have been thrown by Salvador himself.
A lot before the actual border, it is mandatory to climb up to a pretty strange custom office to get the car’s document stamped. At 16500′ high, near a boric acid factory, at Hito Cajones, there is a small, lost office.
From there the dirt road is better and pretty quickly we can reach the Laguna Verde, just under the volcano Licancabur. The last day in Bolivia, in what is probably one of the most stunning area on earth, we will ascent this mountain. 6 hours will be necessary to reach the summit at 19410′ high. The crater at the top hide a little jewel : a high emerald lake that contrasts with the Atacama desert on the Chilean side.
Rain is coming, but at this altitude it will probably be snow. Without waiting too long we will roll down to San Pedro de Atacama, a cute oasis, touristic but pretty calm and perfect to rest 2-3 days before going back on the road toward higher mountains.
On finit par se demander si des étendues aussi “vides” et qui débordent le format panorama ne deviennent pas angoissantes… Belles couleur du minéral et des eaux. South Lipez donnera une superbe photo Noir et Blanc, non ? Et je suis certain qu’existe une version en gros plan et en contre-plongée de “Arbol de Piedra”… A propos, enfin un arbre ! Et il ne craint pas la tronçonneuse.
Bravo pour la Voie Lactée : au fait, nous autres Hyperboréens, aurons-nous la possibilité de voir la Croix du Sud ?
Bonne continuation du périple,
Jean