Titicaca
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Paramis, 3880 m, terminus. C’est au bout de la route que le moto taxi s’arrête. Sur les berges du lac Titicaca, les quelques habitations bordant le sentier donnent à l’ensemble un air de village. Il faut encore marcher une quinzaine de minutes avant d’atteindre la maison de Venancio qui attend le visiteur du lieu. On ne vient pas ici, sur la péninsule de Capachica, par hasard. Une envie de calme, de tranquillité et d’humilité, ou simplement un désir de sortir des circuits touristiques surpeuplés sont autant de raisons de venir visiter ce village du bout du monde. Aucune agence ne prendra le touriste par la main pour l’amener par ici. La démarche est personnelle et demande une petite habitude des transports locaux ainsi que quelques mots d’espagnol pour s’en sortir.
Voici quelques années que Venancio a décidé d’accueillir des touristes et de transformer quelque peu sa propriété afin de pouvoir héberger les curieux. Il ne faut pas venir ici en consommateur et il n’y a d’ailleurs rien à consommer ici. On vient simplement partager quelques jours d’une vie quotidienne simple et humble : se lever et se coucher avec le soleil, remonter le filet posé la veille dans les eaux claires et froides du lac, marcher sur un sentier utilisé quotidiennement par les enfants pour se rendre à l’école de l’autre côté de la péninsule, jouer aux cartes avec les enfants, discuter encore et encore avec Venancio, …
Sans tomber dans un voyeurisme malsain, cette visite nous rappelle à quel point notre système occidental a sombré dans l’excès et l’inutile, tout en soulignant le confort incroyable dont nous jouissons au quotidien. Alors que les téléphones portables ont envahi les coins les plus reculés, il n’y a pas ici de système d’eau courante. Ne parlons même pas d’eau chaude ou de chauffage. La cuisine se fait au gaz dans le coin d’une pièce ; la vaisselle dans une bassine d’eau froide à même le sol de terre battue.
Au gré de nos conversations, Venancio nous fait comprendre que le tourisme est nécessaire pour sa famille car l’apport financier qui en découle est non négligeable et lui permet de continuer à vivre à Paramis. Il ne souhaite cependant pas que cela évolue jusqu’à devenir incontrôlable comme c’est souvent le cas ailleurs.
Depuis Capachica, des bateaux assurent une liaison régulière et il est assez facile de se rendre sur Amantani. Il faudra alors attendre le lendemain pour rejoindre Taquile et finalement Puno en cherchant quelques places libres sur les bateaux de touristes.
Bien qu’envahies par les visiteurs en tout genre, le tourisme sur ces îles semble particulièrement bien organisé et encadré. Toutes les nuitées se font chez l’habitant et un système de rotation permet à tout le monde de profiter de la manne touristique. En principe les prix sont fixés mais certaines agences essayent toujours de mettre en avant des prix toujours plus bas… Il faut bien comprendre que dans ce cas, c’est l’hôte d’un soir qui est pénalisé…
En partant de Capachica, on arrive sur Amantani bien avant la vague de touristes venant de Puno et cela permet de profiter de la quiétude de l’endroit. On remarque rapidement les conséquences classiques d’une surfréquentation touristique : les échanges sont limités à l’essentiel, on ne cherche plus à comprendre l’autre. Comme souvent, il n’est pas rare d’observer le manque de respect total des lieux et de ses habitants.
Le sommet d’Amantani offre une vue incroyable sur l’ensemble du lac, mais aussi sur la Cordillère Royale, en Bolivie.
A Taquile, un guide explique à son groupe le fonctionnement très communautaire du lieu, ses traditions. Originaire de l’île, il confirme que sans le tourisme, ces îles seraient désertées. Je n’ose pas aborder le problème de la pollution de l’eau par les bateaux (de plus en plus nombreux) dont les moteurs ne répondent à aucune norme…
Comme toujours durant ces visites, j’ai le sentiment de pénétrer rapidement dans un musée sans avoir l’impression de pouvoir dépasser le cap d’un échange commercial primaire, mais visiblement nécessaire.
La ville de Puno a mauvaise réputation. Pour beaucoup il s’agit d’un lieu de passage entre la Bolivie, les îles du lac et Cusco ou Arequipa. De loin la ville est grise, peu attrayante mais à ma grande surprise, c’est une ville péruvienne vivante qui nous ouvre ses portes. C’est un véritable carrefour entre le haut plateau Andin, la ville et le reste du pays. Il est plaisant de déambuler dans ces rues actives et animées.
Par hasard, le dernier jour de notre visite coïncide avec la célébration de la fête de la ville. Un défilé gigantesque, organisé par l’école locale, a lieu à travers le centre de l’agglomération toute la journée. Costumes, danses, musique… Pour le photographe, c’est un moment opportun pour mitrailler aussi bien du côté spectacle que du côté rue.
Pour rendre visite à Venancio et sa famille – In order to visit Venancio and his family :
https://titicaca-paramis.jimdo.com
Paramis, 3880 m, end of the road. The driver brings his moto taxi to a stop. Right on Lake Titicaca’s shore, the village is reduced to a group of scattered houses along the main path.
To reach Venancio’s home, it is mandatory to walk about 15 minutes more. No one comes here, on Capachica’s peninsula, by chance. A strong desire for calm, tranquility and humility, or simply the wish to avoid the main and often overcrowded touristic circuits, are as many reasons to end up in this “end of the world” village. No agency will take the wandering tourist by hand to bring him here. The approach is personal and requires some basic Spanish and a little knowledge of the local transportations.
Some years ago, Venancio has decided to welcome tourists and to do so he has added some rooms to his house in order to accommodate visitors. No one should come here as a consumer and there is actually nothing here to consume. Coming here simply means sharing a couple of days of a simple and humble daily life: waking up and going to bed with the sun, pulling up the net set the day before in the lake’s clear and cold water, hiking on the trail used daily by the kids to go to school on the other side of the peninsula, playing cards with the kids, chatting again and again with Venancio,… Without falling into some unwholesome voyeurism, this short visit reminds us of the extent to which our Western system has sunk into excess and uselessness, while emphasizing the incredible comfort we enjoy every day. Whereas mobile phones have invaded the most remote areas, there is still no running water system here, and I’m not even mentioning hot water or any kind of heater. Cooking is done in a corner of a small room on an old gas stove while the dishes are cleaned in a bucket of cold water, right on the clay ground. As we talk, Venancio explains that tourism is important for his family because it brings enough income to be able to stay in Paramis. However, he does not want it to evolve to the point of becoming uncontrollable like it is often the case elsewhere…
From Capachica, it is fairly easy to go to Amantani by boat. There, it will be mandatory to spend the night on the island in order to reach Taquile and finaly Puno the following day, by looking for some available spots on the tourist’s boats.
Although invaded by visitors of all kinds, tourism on those islands seems particularly well organized and supervised. All nights are hosted by locals and a rotation system organized fairly allows everybody to gain some benefits from the touristic manna.
In theory prices are fixed and fair but some agencies are always trying to push for a lower fee… It is mandatory to understand that it will have a direct impact on the locals, not on the agency…
Leaving from Capachica, we arrive on Amantani earlier than the first tourists’ wave coming from Puno which is perfect to enjoy the quietness of the place. We quickly notice the consequences of the mass tourism: exchanges are limited to the bare essentials, nobody is trying to understand the other one. As is often the case, it is not uncommon to observe the total lack of respect for the place and its inhabitants.
The main summit of Amantani offers an incredible view of the entire lake as well as the Cordillera Real, in Bolivia.
In Taquile, a guide explains to his group the way the community is living, the traditions. Born on this island, he confirms that those islands would be deserted without tourism. I don’t dare to mention the severe issue of pollution caused by boats (growing in number) whose engines do not meet any standards… As usual, during those tours, I have the feeling of quickly visiting a museum without being able to go beyond the scope of a primary commercial exchange, but obviously necessary.
The city of Puno has a bad reputation. For most, it is only a place of transit between Bolivia, the lake’s islands and Cusco or Arequipa. From far, the city is grey, unappealing, but, to my biggest surprise, it is a pretty vivid Peruvian city welcoming us. It is actually a crossroads between the altiplano, the city and the rest of the country. It is quite pleasant to walk around in those actives and animated streets.
By chance, the celebration of the city’s day occurs on the last day of our visit. A huge parade, organized by the local school, is taking place downtown all day long. Costumes, dances, music… For the photographer, it is a unique moment to shoot pictures of this great show as well as street scenes.
Ah ! ça me manquait tes photos ! encore de magnifiques paysages et de belles histoires 🙂
Merci ! Je vais m’y remettre ! Il me fallait un petit break pour ce retour en France…