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La fenêtre météo tant attendue se précise enfin : beau samedi, pluie et vent dimanche puis une superbe semaine sans vent ! Peut être quelques averses jeudi… Feu ! On part. 6 à 8 jours seront nécessaires pour faire le tour du Fitz Roy et du Cerro Torre en traversant une petite partie du Hielo Patagonico, une des plus grandes étendues de glace du monde. Au passage il sera probablement possible de gravir la Gorra Blanca afin de prendre de la hauteur et de dominer les glaciers environnants.
Aussi, il est particulièrement agréable de se mettre en mouvement le samedi matin pour non seulement rejoindre la Playita – campement assez correctement abrité du vent – mais aussi fuir la folie touristique qui domine le village sans réel charme d’El Chalten.
Les sacs sont lourds : 10 jours d’autonomie, matériel de haute montagne, crampons, raquettes… Mais qu’il est tout de même bon d’enfin pouvoir allonger le pas sur le sentier forestier, d’être enfin en mouvement après une semaine d’attente en ville, et surtout de se lancer dans ce projet préparé depuis tellement longtemps. Ça y est, on y va !
Après deux heures de marche agréable nous arrivons au refuge Piedra del Fraille. Et là, on nous apprend que pour continuer nous devons payer un droit de passage de 500 pesos chacun (environ 30 euros). Bien entendu aucun signe ne mentionne ce véritable vol au départ du sentier et en ville on s’était contenté de nous indiquer qu’il faudrait peut-être débourser quelques sous sans nous indiquer de montant. Lorsque nous demandons une quelconque justification pour une telle somme (nous ne sommes pas dans un Parc national, juste dans un petit bout de propriété privée traversé en 2 ou 3 heures) et que nous suggérons qu’un panneau indiquant un tel tarif soit installé au début du sentier, le ton monte et des propos peu agréables sont lâchés à notre encontre.
C’est la goutte d’eau qui fait déborder un vase déjà largement rempli par les véritables abus mis en place par la machine touristique depuis que nous sommes passés en Argentine. Je n’aime pas parler argent et je ne m’étonne que rarement du surcoût des choses et des services dans les zones touristiques, et de plus, tout le monde le sait : la Patagonie c’est très cher ! Mais ici c’est simplement extraordinaire. Dès les premiers instants, devant un premier guichet automatique, on prend la mesure des choses. Chaque retrait, quelque soit la somme, est facturé par la banque locale 96 pesos (6 euros). Ok, on est en vacances, on va se limiter à de gros retraits une ou deux fois… Mais non ! Il est impossible de retirer plus de 1500 ou 2000 pesos par jour (ça aussi, c’est la banque locale qui décide…). Et lorsqu’on réalise ensuite que peu de commerces acceptent les paiements par carte bancaire et que tout est bien plus cher qu’à Chamonix au cœur de l’été, on réalise que l’on va bien souvent faire cadeau de 6 euros aux banques locales !
À El Chalten cela prend une dimension encore plus délirante. Les locations de matériel en deviennent ridicules (voir “Quelques tarifs et faits”). La pelle à neige nécessaire à notre expédition est à 60 pesos par jour dans un magasin, mais à 20 dans un autre… La navette qui nous permet de rejoindre le sentier est indiquée à 180 pesos pour 17 kilomètres, mais au moment de payer, il nous est demandé 40 pesos de supplément pour nos gros sacs… il est évident que personne ne part en montagne avec un sac…
Souvent nous entendrons des groupes, en différentes langues, s’exclamer devant des menus ou dans les magasins “On ne va pas rester longtemps…” Sans compter que si quelques restaurants ou cafés sont tenus par des personnes agréables et sympathiques (voir “Quelques recommandations”), on a vraiment l’impression de déranger la grande majorité. El Chalten est largement débordé par cette vilaine machine touristique.
Décrit dans les guides comme un sympathique village de montagne, on ne peut que constater, impuissant, une transformation peu excitante du lieu. Les prix indiqués dans les éditions les plus récentes du Lonely Planet ou du Moon sont désuets et parfois multipliés par deux en deux ans ! On a l’impression que le touriste est vu comme une solution à la crise économique qui frappe le pays (nous n’avions pas du tout cette sensation l’année passée plus au nord, à Fiambala, ni à Buanos Aires au mois d’août dernier). Même des argentins se plaignent dans un supermarché de prix trois fois supérieur à ceux de la capitale !
Certains diront que cela est dû à l’éloignement, à une volonté des habitants de garder un El Chalten authentique… mais ce serait oublier que ce village a été fondé il y a peu, (officiellement en 1985) afin de promouvoir le tourisme dans cette région et d’asseoir une présence militaire Argentine forte dans la zone car les frontières avec le Chili ne sont toujours pas définies par ici. Rien d’authentique donc, un endroit on ne peut plus artificiel.
Et là, après deux heures de marche, on me demande encore d’allonger 500 pesos de plus (après avoir fait quelques recherches depuis, certains blogs indiquaient 400 pesos pour l’année passée. Belle inflation…) Mais finalement, qu’est ce que 500 pesos de plus pour avoir accès au rêve qui nous a motivé à venir ici ? Nous hésitons à faire demi tour, par principe, et d’un coup on nous apprend qu’il est aussi possible de camper – et ainsi d’avoir accès à la propriété, c’est à dire de continuer notre chemin – pour 250 pesos. Cherchez la logique… afin de fuir cet endroit au plus vite, nous nous résignons à payer le prix fort et nous continuons. Mais le moral n’y est plus. Après la déception de l’étape précédente (Torres del Paine), je me demande pourquoi je suis ici. Oui, c’est joli, mais je ne suis pas subjugué par ce décor comme je l’avais été l’année passée dans le Sud Lipez ou sur la Puna de Atacama.
Dimanche : pluie. C’était prévu, journée lecture dans la tente. Journal d’Aran de Nicolas Bouvier. L’ironie du sort me fait tomber sur cette phrase :
“Partout on médit du tourisme : c’est à la mode, c’est de bon ton et souvent justifié. Dans bien des cas c’est un rapport dégradant, pour le touriste comme pour celui qui, avec ses gros sabots qu’on entend résonner à une lieue, cherche et toujours réussit à l’arnaquer. Affaire pourrie faite, de part et d’autre, de mépris réciproque. La plupart des pays qui en vivent ne l’ont pas souvent accepté ; dès que l’on se retrouve entre soi, c’est pour ricaner de l’étranger grugé.” Oui, le touriste est partie intégrante de la machine et le comportement de beaucoup à El Chalten ou ailleurs, est aussi à pointer du doigt (voir “Quelques tarifs et faits”)
Lundi : pluie encore ! La pression est haute pourtant ! Et quel vent ! Encore plus de lecture… Tant pis, nous partirons mardi matin. La fenêtre météo doit être décalée. Et la pression monte encore. Deux groupes nous ont rejoints : deux guides argentins qui souhaitent grimper un sommet durant leur jout de congé ainsi qu’une expédition commerciale qui part faire la même boucle que nous (montée à la Laguna de los 14 – le passage par le Paso Marconi est maintenant trop dangereux, descente sur le glacier côté chilien, puis retour par le Paso de los Vientos).
Mardi : pluie au réveil ! Les deux autres groupes sont aussi étonnés que nous ! Vers 8h30 le guide de l’expédition commerciale décide de faire partir son groupe malgré le vent et les averses régulières. Les deux autres guides partent un peu plus tard. Vers 11h30 nous nous décidons enfin à nous mettre en mouvement, histoire de retrouver le moral et la motivation. La montée est belle et rapide, le vent toujours trop fort. Et de plus en plus fort d’ailleurs. Juste avant de rejoindre le premier glacier, il devient impossible d’avancer. Le vent fait de moi ce qu’il veut et trimballe mes 120 kilos tout équipés comme je le ferai avec une marionnette. Le groupe qui nous précède est passé mais n’est plus très loin alors qu’ils sont pourtant partis avec 3 h d’avance. Il faut se rendre à l’évidence, continuer ne serait pas une partie de plaisir et la météo capricieuse risque de bien compliquer les choses. La montagne est bien assez difficile par bonnes conditions et avancer simplement pour pouvoir dire “je l’ai fait” ne nous intéresse pas. La mort dans l’âme, nous rebroussons chemin et retrouvons les deux guides qui ont fait de même.
Je n’ai plus aucune envie d’être là. Je me demande d’ailleurs pourquoi nous sommes venus ici. Certes le paysage est superbe, le Fitz Roy surplombe El Chalten et les environs de plus de 3000 m, mais la météo capricieuse est une caractéristique de l’endroit. Les deux dernières années ont été anormalement chaudes et sèches. Tous les derniers grands projets d’escalade locaux sont tombés. Publicité, sponsors, journaux et médias divers ont mis en avant cette Patagonie sauvage et splendide. Le star système qui semble s’être installé dans le milieu de l’escalade ne montre que la victoire, les belles images, les voies dures réalisées. Tout semble trop facile à mettre en place. L’échec n’est vendeur que s’il mène à la réussite.
Est-il donc bien raisonnable de venir passer 3 semaines ici dans le but d’aller en haute montagne quand on sait qu’on risque de les passer à attendre dans un village touristique extrêmement coûteux et peu sympathique ?
De retour dans la vallée on se rend compte qu’il a fait assez beau durant ces quelques jours. Des randonneurs sont partis sur les classiques sentiers quotidiennement envahis par la foule, les grimpeurs se contentent des falaises et blocs concentrés autour d’El Chalten… et les alpinistes attendent. Certains attendront 2 mois avant de pouvoir se diriger vers les sommets.
Il semblerait que quelques jours de soleil nous permettent de tenter un sommet de consolation avant le départ. Nous repartons donc vers le camp Poincenot, bondé, bruyant et assez sale situé à 2h30 environ de la vallée, au milieu d’une superbe forêt de lengas. L’envie n’y est plus, on se force, on se pousse et nous nous contenterons d’une très jolie balade vers la Laguna Sucia. Le (bon) sentier n’étant pas indiqué, nous sommes seuls. L’endroit est superbe et nous réconforte quelque peu.Oui, les paysages sont splendides mais la communication massive faite ces dernières années gâche un peu le plaisir car la surprise n’existe plus. On ne découvre rien, chaque détour ne fait que confirmer ce qui a été publié dans divers magazines, reportages…
Nous écourtons finalement notre séjour au pied du Fitz Roy et c’est avec soulagement que nous montons dans le bus qui nous emmène vers El Calafate.
– location de dégaines : 45 pesos l’unité par jour (3 dollars). Sachant qu’il en faut une douzaine, et que les modèles loués sont loin d’être les plus coûteux sur le marché, on en déduit vite que la dégaine est rentabilisée en 5-6 jours. Il en est de même pour les tentes, baudriers, raquettes…
– un dortoir indiqué à 4-5 dollars la nuit en 2012 sur plusieurs blogs est aujourd’hui à 12-15 dollars.
– un tel endroit regroupe des gens du monde entier mais d’une façon tellement artificielle que les échanges sont rares. Chaque culture s’expose alors et peut générer des incompréhensions voir des hostilités. En entrant dans un sympathique café d’une quinzaine de places qui offre son réseau wifi aux consommateurs, quelle ne fut pas notre surprise lorsqu’à différentes tables, trois Françaises commencent à passer des appels vers la France, sans sembler se préoccuper le moins du monde du dérangement occasionné. Ça parle fort, ça expose sa vie. Non, ça ne se contente pas de donner deux nouvelles rapides ! On passe en revue le repas du jour, le resto du soir, la balade du matin puis les derniers potins. “Et tu savais qu’un tel sortait avec Vanessa ? “, “oui ça devient sérieux…”, “et c’est qui ton chef maintenant ?”, “ah non il est terrible lui…”, “mais je ne pourrai jamais voter pour lui…”. Le tout à voix haute, forte, puissante et parfaitement intelligible. Devant l’agacement de certains, la dernière personne se décide enfin à aller énoncer ses préférences politiques dehors…
– El Relincho, le plus grand camping d’El Chalten est probablement le plus sympathique même s’il n’est pas tout à fait adapté au nombre de visiteur important. Son principal défaut vient finalement de sa proximité avec El Refugio, un autre camping dans lequel, presque tous les soirs, se tiennent des fêtes interminables, bruyantes et passablement arrosées. S’endormir de bonne heure relève alors de la douce utopie…
– Dulzeras de El Chalten
Superbe petit café. Les pâtisseries sont excellentes à des prix corrects et l’accueil est chaleureux. Wifi. Pas de paiement par carte.
– La Tapera
Excellent. Des tarifs similaires aux autres restaurants du même genre. Pas de wifi, pas de paiement par carte.
– La Cerbiceria
Incontournable. Un menu très correct pour des prix certes élevés mais encore abordable. Bière artisanale. Pas de wifi, mais paiement par carte.
– El Muro
Décevant. Aussi cher que la Tapera mais d’une qualité très moyenne. La carafe d’eau servie est recouverte d’une belle couche de crasse…
The website is finally forecasting the awaited weather window: nice Saturday, rain and strong wind on Sunday and then a wonderful windless week! Maybe a few showers for Thursday… Fire! Let’s go! 6 to 8 days will be necessary to loop around Fitz Roy and Cerro Torre, crossing a small part of the Hielo Patagonico, one of the widest ice cap in the world. Weather permitting, it might be possible as well to reach the summit of Gorra Blanca to see further, hopefully across the surrounding glaciers.
On Saturday morning, we are excited to start moving toward la Playita – a decently sheltered bivouac spot – and even more to run away from the touristic craziness that has overtaken the charmless village of El Chalten.
Backpacks are heavy: autonomy for 10 days, mountaineering equipment, crampons, snowshoes… Anyway, it still feels great to hike this trail in the middle of the woods, moving again after waiting for a week in town. Yes, we are finally here, starting this project that has motivated us for such a long time.
After two enjoyable hours, we are reaching the Refugio Piedra del Fraille. And here we are being asked to pay 500 pesos each (around 30 euros) to be able to go further. Of course, there wasn’t a single post mentioning this real scam before, and in town, when we asked for some betas, someone just told us that maybe we would have to pay a small fee. When we are asking why the fee is so high (we are not in a national park, just crossing a small private property) and suggesting installing a post with the exact fee at the trailhead, the tension is increasing and the voices are immediately louder… This discussion is everything but friendly…
I was already upset by all the abuses set up by a very ugly touristic system since we arrived in the Argentinean Patagonia but this is the straw that breaks the camel’s back. I don’t like talking about money and I’m even rarely surprised about the regular price increase in touristic areas, and even more, everybody knows it: Patagonia is very expensive! But here, it reaches a whole new level of extraordinary. Immediately, in front of the first ATM, you quickly understand the process. For every single withdrawal, whatever the amount, the local bank is taking a 96 pesos’ fee (around 6 euros). Ok… we are in vacations, let’s withdraw 1 or 2 big amount and we should be good…. but no! It is impossible to get more than 1500 (90 euros) or 2000 pesos (121 euros) per day (the local bank decides…). And when you notice that very few shops and restaurants are actually accepting credit card payment and that everything is much more expensive than in Chamonix in the middle of summer, you realize as well that you will have to pay this 96 pesos’ fee quite often.
In El Chalten it gets even crazier. Renting some equipment is just ridiculous. The snow shovel, mandatory for our expedition, costs 60 pesos in one shop, but only 20 in another one. The shuttle that will drop us at the trailhead is indicated at 180 pesos (11 euros) for only 17 km (10.5 miles), but when we are about to pay, extra 40 pesos are added for our big backpacks… That makes me wonder if people, here, just go in mountains without a pack… Often we will hear groups, in different languages, being surprised and claiming, “we won’t stay long here…” or “let’s go back to Chile, at least people were smiling!”. That is another fact in El Chalten: some restaurants and cafés are incredibly nice but a lot of places are absolutely not welcoming. El Chalten is totally overwhelmed by some of the ugliest touristic business. Often described in the guidebooks as a sympathetic and cozy mountain village, we can only notice, powerless, a hideous transformation. Prices indicated in the most recent editions of the Lonely Planet or the Moon are outdated and often twice higher in only 2 years! It almost looks like the tourist could be the solution to the bad economic crisis that harms the country (but we didn’t have this feeling last year, in Fiambala, or even this past august in Buenos Aires). Even Argentineans are complaining about the prices in a supermarket, some claiming that it is 3 times more expensive than in Buenos Aires!
As an excuse, some are mentioning the remoteness of the place or the fact that locals might try to keep an authentic El Chalten… Let’s remember that this place is new, founded officially in 1985 to promote tourism in this area and, mainly, to increase the military pressure because border is still not clearly defined here. Nothing authentic then, a pretty artificial place indeed…
And now, after a two-hour walk, I’m being asked to put 500 more pesos on the table (back home, looking on the Internet I found out it was 400 pesos a year ago…) But really, what is 500 pesos to finally get access to this old dream of ours? We are thinking about turning back; just to run away from this place, but suddenly we realize something pretty random: if you spend the night camping near the Refugio it would cost only 250 pesos to keep hiking the trail the next day…
There is no logic behind that… We end up paying the strong price just to leave this place, but our minds have switched and the motivation is not really here anymore. After the huge disappointment of Torres del Paine, I’m wondering again why we are here. It is nice around, but I don’t feel carried away like I did last year in the South Lipez of Bolivia, or in the whole Puna de Atacama.
Sunday: rain. It was forecasted, we spent the day reading in the tent. I have “Journal d’Aran” from Nicolas Bouvier in my hand, and ironically, I end up on this sentence:
« Everywhere we are criticizing tourism: it is popular; it is customary and often justified. In most of the cases it is a degrading relationship, for the tourist as well as for the one who, obviously, try and always managed to scam. Ugly business made, from both parts, of mutual disdain. Most of the country that are living from it have not accepted it; as soon as people are back together it is to laugh about the scammed foreigner”. Yes, tourists are part of this business and the behavior of a lot of them is not acceptable too in El Chalten.
Monday: more rain! The pressure is high and what a wind! More reading… Whatever, we will leave Tuesday morning; the good weather window is probably just postponed. And the pressure is still increasing. Two groups are camping near us: a commercial expedition that will follow the same loop as us (through the Laguna de los 14 – the Marconi pass is too exposed now) and two guides heading to a different mountain.
Tuesday: rain again! The two other groups are surprised too. At 8:30 am, the guide of the expedition decides to finally start toward the Laguna de los 14 and the glacier despite the strong wind and the regular rain showers. The two other guides are leaving a bit later. At 11:30 the weather seems better and we start hiking, to get in the move, to try to induce a positive shift in this experience. The new trail up is nice, fast, and enjoyable but the wind is still too strong. And still getting stronger. Just before reaching the glacier, it is impossible to keep walking. The wind is playing with me like I would do with a puppet, despite my 260 lbs (with a backpack of course…). The guided group is just ahead of us (they left 3 hours before us…). We must be realistic: we could push further but it would be a constant fight with the wind and the capricious weather could increase the overall difficulty. Mountains are difficult enough in good conditions and pushing just to be able to say, “we did it”, is not really what we are looking for. Extremely disappointed, we are turning back and later, at La Playita we are meeting the two other guides who did exactly the same.
I don’t want to be here anymore. I’m even wondering why we came here. The scenery is great, the Fitz Roy is overlooking El Chalten and the Argentinean Pampa and this place is famous for its unpredictable. The last two years were abnormally dry and hot and all the last climbing projects have finally been accomplished. Publicity, communication, sponsors, magazines and all kind of media have been showing this wild and beautiful Patagonia for years now. The “start system” that kind of rule the climbing community today is mainly showing success and nice pictures taken in hard routes. Everything seems too easy to put together. Everybody likes a good adventure story, as long as it leads to a nice achievement. We rarely talk about the expeditions that had to come back after waiting for 6 weeks or more in the tent, achieving nothing. Is it reasonable then to come here for 3 weeks with the idea of rock climbing and mountaineering, specially knowing that we might have to simply wait in a very expensive touristic village that lacks sympathy?
Back in the valley we notice a different weather: it was actually quite nice on this side of the mountain. Hikers went on the classics over crowded trails, climbers enjoyed the local crag and boulders… And mountaineers were just waiting a bit more. Some would wait 2 months for a good weather window allowing a decent push toward the summits.
The forecasts are looking good one more time, maybe enough to try an easy summit before leaving. We are immediately packing and hiking up to Camp Poincenot, crowded, noisy and pretty much dirty, at only 2h30 from the valley, right in the middle of a stunning lenga groove. Our motivation is low, we are pushing ourselves and finally we decide to stop at the Laguna Sucia. Luckily, we are alone and the place is wonderful. We enjoy this last time alone (finally!) in the mountains before heading back and putting an end to that trip.
I feel relieved when I step in the bus to El Calafate.