Chile in black and white – Chili en noir et blanc
L’arrivée dans le nord du Chili est surprenante. En fait, on entre dans un espace qui nous est peu connu : plusieurs parcs nationaux qui n’ont rien à envier à leurs célèbres cousins d’Amérique du Nord, des paysages incroyables, une faune riche, des volcans en activité, des villages sortis de nulle part… Le tout relativement accessible grâce à une excellente route qui lie la côte Pacifique toute proche à La Paz en Bolivie.
Pourtant, avant de pénétrer ces terres inoubliables, seul le volcan Parinacota et le Salar de Surire éveillaient les souvenirs de lectures de quelques articles dans des magazines ou sur internet. Aucune photo n’avait eu le temps de s’imprimer dans la mémoire, et chaque virage ouvrait la porte à une nouvelle surprise. Quelques nuages, un ciel d’un bleu sombre et intense comme on en trouve en altitude, de vieilles chapelles ou églises perdues à des heures de piste du reste du monde, des lamas par milliers,… et surtout l’altiplano enivrant et omniprésent. Une véritable steppe d’altitude à plus de 4000 m, couverte de cette herbe jaune, dure et piquante. C’est un paysage de contrastes. Contrastes de couleurs et de lumières bien sur, mais aussi de richesses et de désolations. C’est un endroit à la fois incroyablement inhospitalier mais tellement accueillant… On s’y perdrait, l’esprit aussi. Tout autour, les montagnes sont des volcans aux formes variées, s’exposant à la motivation des grimpeurs et randonneurs.
Évoluer dans cet endroit, c’est accepter de perdre ses repères, de laisser le soleil, le sable et le vent bouleverser le quotidien. C’est être prêt à rencontrer un nouvel obstacle à chaque instant, nouveau challenge qu’il faut alors surmonter afin de quitter davantage un monde trop confortable et s’enfoncer un peu plus dans quelque chose d’incontrôlable. Il faut savoir se laisser doucement bousculer par l’inconnu, le laisser nous submerger.
Il me semble que la photographie en noir et blanc permet de transmettre ces émotions, de faire davantage partager ce ressenti, ces instants éphémères vécus, car finalement une photo en noir et blanc n’est qu’une interprétation d’un souvenir : c’est un jeu de lumières et de contrastes.
North Chili is surprising. Actually, arriving there, it is discovering a place that is pretty unknown to most of us: outstanding national parks that are as great as the most famous US ones, incredible landscapes, unusual wildlife, active volcanoes, unexpected villages in the middle of nowhere… And all those treasures are finally pretty accessible, thanks to the excellent highway between the Chilean coast and La Paz in Bolivia.
However, before entering those unforgettable lands, Parinacota and Salar de Surire were the only names that sounded a bit familiar, probably from articles read on some magazines or on the Internet. But not a single image could be remembered and every single turn on the road opened a door to some new surprises. Few clouds, an intense dark blue sky that exists only at such high altitudes, old chapels or churches lost hours from the rest of the world, thousands of lamas… and of course the altiplano, intoxicating and omnipresent. It is a real high altitude steppe at more than 12 000 feet, covered by this yellow grass, hard and spiky. It is a landscape of contrasts. Contrast of colors and lights, but of exuberance and desolation too. It is a place that is both incredibly welcoming and inhospitable. One could easily get lost, the mind too. Around, mountains are volcanoes offering a wide variety of shapes and slopes to mountaineers.
Going on a journey up there, it is getting ready to loose all kind of references, to let the sun, the sand and the wind disrupt the daily life. It is being ready to face a new obstacle at any time, a new challenge that one will have to overcome in order to leave a too comfortable world and to sink a bit deeper into something incontrollable. It is being able to let the unknown gently jostling us.
For me, black and white photography is probably the best way to show those emotions, to share these incredible feelings, those ephemeral instants, because a black and white picture is finally just the interpretation of a memory: it is just a way to play with lights and contrasts.
Olivier Steiner fidele a lui meme…..Superbe.
Merci Gérard !